En Espagne, une jeune femme de 24 ans, devenue paraplégique après une tentative de suicide en 2022, a obtenu le droit de recourir à l’euthanasie. Son père, opposé à cette décision, avait déposé un recours pour empêcher la procédure, mais la justice espagnole a tranché en faveur de la jeune femme, estimant qu’elle remplissait toutes les conditions légales.

Une demande conforme à la loi espagnole sur l’euthanasie

La jeune femme avait officiellement demandé l’euthanasie en avril 2024. Conformément à la loi espagnole adoptée en 2021, son cas a été évalué par la Commission de garantie et d’évaluation de Catalogne. En juillet 2024, les spécialistes ont estimé que sa demande respectait les critères exigés, à savoir :

• Une affection grave, chronique et invalidante.
• Une souffrance physique ou psychique insupportable.
• Une pleine capacité de décision confirmée par des professionnels de santé.

Le 14 mars 2025, une juge de Barcelone a rejeté le recours de son père, déclarant que sa fille avait pleinement conscience de sa décision et que rien ne remettait en cause sa capacité à choisir.

Un combat judiciaire entre conviction familiale et droit individuel

Le père de la jeune femme, soutenu par l’association ultraconservatrice Abogados Cristianos, a tenté de bloquer la procédure en affirmant que sa fille souffrait de troubles mentaux qui pouvaient altérer son jugement. Il a également soutenu qu’elle aurait pu changer d’avis après avoir exprimé des doutes sur son choix.

En août 2024, la justice avait temporairement suspendu l’euthanasie à la demande du père, en attendant un examen approfondi du dossier. Lors d’une audience à huis clos début mars 2025, la jeune femme a réaffirmé son souhait de mettre fin à ses souffrances. Le parquet s’est prononcé en sa faveur, tout en reconnaissant le droit du père à contester la décision.

Un débat toujours sensible en Espagne

L’affaire a relancé le débat sur l’euthanasie en Espagne, un pays où cette pratique est légale depuis 2021 mais demeure sujette à de vives oppositions, notamment de la part des milieux religieux et conservateurs. Ce cas marque un tournant, car il s’agit de la première contestation judiciaire d’une euthanasie déjà autorisée.

Alors que la décision de justice est définitive, la jeune femme pourra désormais aller au bout de son choix. Son père et ses soutiens envisagent toutefois de poursuivre le combat sur le terrain judiciaire et politique.