Un nouvel épisode de contestation en Iran a secoué la capitale ce samedi, avec l’arrestation brutale d’une jeune étudiante de l’Université Azad à Téhéran, qui a choisi un geste audacieux pour protester contre le harcèlement des autorités. La vidéo de cette jeune femme, en sous-vêtements devant les grilles de l’université, est rapidement devenue virale, faisant d’elle un symbole de résistance pour les droits des femmes en Iran.
Une contestation face au harcèlement
Selon les organisations militantes, l’étudiante s’est dévêtue en signe de protestation après avoir été confrontée aux agents de sécurité de l’université, qui lui reprochaient de ne pas respecter le strict code vestimentaire islamique. D’après des témoignages, elle aurait été interpellée de manière violente, avant d’être emmenée par les forces de sécurité. Les images de son arrestation ont choqué les internautes, provoquant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Le ministère des Affaires étrangères français a même réagi par la voix de Jean-Noël Barrot, qui a salué “le courage de cette jeune femme” sur une chaîne publique, soulignant que son acte symbolise la lutte des femmes en Iran contre l’oppression.
Transfert inquiétant en hôpital psychiatrique
Alors que les autorités iraniennes ont confirmé l’incident, elles ont tenté de minimiser la portée de l’événement en affirmant que l’étudiante souffrirait de troubles psychologiques. Selon l’agence Fars, elle aurait été « calmement » avertie avant de se déshabiller. Toutefois, des militants du Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York, affirment qu’elle aurait été transférée de force dans un hôpital psychiatrique, soulevant de sérieuses inquiétudes quant à son sort.
Cette méthode de répression n’est pas nouvelle en Iran. L’hospitalisation forcée d’opposants politiques, sous prétexte de troubles mentaux, est devenue une arme pour discréditer la dissidence. Hadi Ghaemi, directeur du CHRI, a dénoncé cette stratégie comme un moyen de “saper la crédibilité des opposants”.
Les réactions s’enchaînent
Plusieurs figures influentes ont exprimé leur soutien à l’étudiante. L’avocate Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2003, a dénoncé cette hospitalisation comme une “torture déguisée”, tandis que Narges Mohammadi, une autre lauréate iranienne du prix Nobel de la paix 2023, a appelé à la libération immédiate de l’étudiante. Elle a souligné que ce geste audacieux illustre “le combat des femmes contre l’oppression systémique en Iran”.
Un contexte de répression intensifiée
Cet incident survient dans un climat déjà tendu, un an après la mort tragique de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire obligatoire. Cette mort a déclenché le mouvement “Femme Vie Liberté”, qui a rassemblé des milliers d’Iraniens dans la rue, malgré une répression sanglante. À ce jour, on dénombre plus de 550 décès et des milliers d’arrestations, selon des ONG.
L’actrice Golshifteh Farahani, en exil, a elle aussi exprimé son soutien sur Instagram, rappelant que malgré les violences, “l’histoire se termine par la victoire de ceux qui refusent de se soumettre”.
Un appel au soutien international
Face à ces événements, des rassemblements de soutien ont eu lieu à Paris, notamment place du Panthéon, où des manifestantes ont brandi des pancartes avec les slogans « Femme Vie Liberté ». Les défenseurs des droits humains appellent la communauté internationale à intensifier la pression sur le régime iranien pour garantir la sécurité de cette étudiante et protéger les droits des femmes en Iran.