Sur la table sont disposées des pâtisseries appétissantes. Une bouchée, puis une autre. Les convives sont satisfaits. Ils font un drôle de tête quand on leur annonce que la farine qui a été utilisée provient d’une plante qui pousse à profusion dans le jardin : le conflore.
Si on parle de conflore, certains fronts se plisseront, pour d’autres, des souvenirs du tan lontan émergeront en surface. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, le conflore fait partie de ces légumes oubliés de La Réunion. Elle pousse dans de nombreux jardins créoles. Initialement le conflore est cultivé dans un but décoratif mais c’est aussi un aliment très consommé. Le conflore a un nom scientifique « Canna Indica ».
Le conflore est surtout une plante envahissante à croissance rapide. Grâce à cet atout particulier, cette plante a surtout sauvé de nombreux réunionnais de la famine durant la grande guerre. Le rhizome est comestible. Ils peuvent être bouillis, grillés ou en farine pour le pain et les gâteaux. Beaucoup ont goûté à ces délicieuses pâtisseries réalisées par les gramounes avec la farine de conflore. Pour bien des foyers, cette plante nourrissante égayait les après-midi moroses.
Aujourd’hui, elle s’est fait oublier. Dabrita, une entreprise locale, essaye de relancer la production de son amidon. La fécule qu’elle a obtenue est pure à 95%. Les applications sont infinies en passant de l’industrie alimentaire au cosmétique. Il est urgent de redécouvrir le conflore qui ne devrait plus être le « légume du pauvre » ou un simple « manzé cochon ». Appel est lancé aux cuisiniers locaux créatifs.