La population de La Réunion est estimée à un peu plus de 820 000 habitants (en 2016). La densité y est de 312 habitants/km². C’est la plus importante de tout l’Outre-mer. En 1992, Manglou, Président du Conseil économique et social de La Réunion, avait qualifié l’île « d’enfer (…) un monde surpeuplé aux limites spatiales incontournables. (Comme) un radeau de méduse ». Depuis, la population ne cesse de s’accroître, les superficies diminuent.
« La capacité de charge » de l’île a été allègrement dépassée. Ce concept est utilisé en écologie pour désigner le nombre d’individus ou d’espèces qu’un territoire donné peut supporter. La réalité est claire : l’effectif de la population dans la configuration actuelle de sa structure économique et sociale est très élevé par rapport aux ressources disponibles. Les premières victimes sont assurément la population qui vit de l’agriculture. Au vu de l’accroissement des zones urbaines, son niveau de vie risque de s’amenuiser.
Même si le mot est parfois tabou, surpeuplement est utilisé en catimini pour définir la situation de l’île. Les caractéristiques de La Réunion la desservent : son insularité, la « petitesse » de son territoire et l’éloignement avec la Métropole alors que les Réunionnais, soit, ne sont pas friands de mobilité, soit ils n’en ont pas les moyens. L’espace agricole est presque arrivé à saturation et il est impossible d’étendre les superficies à moins de l’administration ne décide de faire fi des exigences écologiques.