La Réunion fait face à une surpopulation carcérale alarmante. Avec 1 100 détenus pour 860 places réparties dans les trois prisons de l’île (Saint-Denis, Saint-Pierre et Le Port), la situation devient intenable. En plus de la promiscuité et des violences qui en découlent, le manque d’effectifs pèse lourdement sur les surveillants pénitentiaires.
C’est pour pallier ce manque criant de personnel que l’administration pénitentiaire organise la journée nationale des métiers de l’administration pénitentiaire ce vendredi 5 avril. L’objectif est de faire connaître ces métiers qui attirent peu et de susciter des vocations.
Vincent Pardoux, représentant du syndicat FO pénitentiaire, dresse un tableau sombre de la situation. “On dénonce la surpopulation carcérale dans les trois établissements de La Réunion,” souligne-t-il. “800 détenus à Saint-Denis pour 560 places, 150 à Saint-Pierre et au Port pour à peine 114 places.”
Le manque d’effectifs est aggravé par l’absence de mutations. “Tout simplement car nous avons du mal à recruter,” explique Vincent Pardoux. “Ce qui empêche les collègues de pouvoir muter sur le département.”
Pourtant, des mesures ont été prises pour rendre les métiers de l’administration pénitentiaire plus attractifs. “FO a participé activement à la mise en place d’une réforme qui a pris effet le 1er janvier 2024,” précise Vincent Pardoux. “Cette réforme fait passer les surveillances en Catégorie B et les officiers en Catégorie A. De nouvelles grilles indiciaires plus intéressantes et des avancées statutaires considérables devraient permettre de favoriser de nouveaux recrutements.”
Reste à savoir si ces mesures seront suffisantes pour combler le manque d’effectifs et endiguer la surpopulation carcérale à La Réunion. La journée nationale des métiers de l’administration pénitentiaire sera un test important pour l’avenir des prisons réunionnaises.
En attendant, les surveillants pénitentiaires continuent de travailler dans des conditions difficiles. “Sur Saint-Denis, 85 détenus sont à trois dans des cellules causant de la promiscuité, des violences et les premiers en ligne pour faire face sont les surveillants,” déplore Vincent Pardoux. “Les collègues – faute d’effectifs – sont rappelés sur les jours de repos et font face à une surpopulation record.”
Le syndicat FO justice a d’ailleurs mis en garde l’administration en cas de non arrivée de personnels. “Nous invitons à une mobilisation et un blocage devant les établissements en cas de non mutations,” prévient Vincent Pardoux.
La situation des prisons réunionnaises est explosive. La journée nationale des métiers de l’administration pénitentiaire est l’occasion de mettre en lumière les difficultés du métier et de trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail des surveillants et endiguer la surpopulation carcérale.