« C’est en donnant l’éducation aux enfants, en leur permettant de manger à leur faim et de vivre dans un logement digne qu’il est possible de construire un avenir meilleur ». La parole est pleine de sagesse et de conviction. Père Pedro a effectué un passage remarqué sur les chaines réunionnaises locales. Actuellement, le père Pedro est en visite à La Réunion pour quelques jours.
Son nom résonne pour beaucoup comme l’espoir d’une autre vie. Sa voix est écoutée. Son visage est familier. Le Père Pedro est un monument vivant pour Madagascar. Mais qui est-il réellement ? Pour le savoir, il faut se rendre dans la périphérie d’Antananarivo, la capitale malgache. Tout a commencé à Andralanitra, la plus grande décharge à ciel ouvert de la Grande île. Ici vivent des milliers de familles qui récupèrent les restes alimentaires ou les diverses ordures pour les revendre sur les marchés de brocante. C’est dans cet univers de pauvreté et de misère que Père Pedro fonde, au mois de mai 1989 l’association Akamasoa, « les bons amis » en malgache.
L’association qui fait tout pour redonner aux familles vivant dans une pauvreté « extrême » une dignité humaine. Pauvreté extrême car la plupart des gens que le père Pedro a recueilli vivaient dans la plus grande décharge du pays, un pays connu pour être l’un des plus pauvres au monde. Depuis, Akamasoa a pu venir en aide à plus de 500 000 personnes en construisant 3000 maisons, en scolarisant 12.160 enfants.
A l’aube des années 90, le père argentin découvre dans cette décharge municipale des femmes, des hommes et des enfants errant parmi les chiens et les porcs. Il lui faudra six mois de longues discussions, pour convaincre ces familles, vivant au milieu des ordures, de se battre pour un meilleur futur pour leurs enfants. Il réussira à convaincre 70 familles de quitter la décharge pour créer un nouveau village sur une terre rocheuse à 7 km de la ville, mise à sa disposition par les autorités.
Au fil des années, l’association et le Père Pedro sortiront des milliers de familles malgaches des pires formes de la pauvreté. Aujourd’hui, Akamasoa regroupe des centres d’accueil et forme près d’une vingtaine de villages dans lesquels vivent plusieurs milliers de famille disséminés dans les quatre coins de l’île. Le père lazariste est devenu une référence dans la lutte contre la pauvreté ou pour son engagement sans faille en faveur des pauvres. « Il faut écouter les cris des pauvres. Derrière nous, il y a une foule qui pousse et nous devons agir », a-t-il plaidé à La Réunion. Il a également exhorté les Réunionnais à agir en faveur des Malgaches en soutenant l’association Akamasoa. Il fait appel à la générosité des Réunionnais. Une générosité qui a déjà permis de construire plusieurs établissements scolaires. « Vos frères malgaches ont besoin de vous » a-t-il appelé.
Il représente à lui tout seul l’espoir de tout un peuple. D’ailleurs, plusieurs Malgaches sont d’avis pour le mettre à la tête du pays (lol).