Les manifestations ne faiblissent pas aux Etats Unis, après la mort atroce de George Floyd. Difficile d’imaginer un répit tant que les policiers qui l’ont agressé seront toujours libres. Pas sûr non plus que les discours incendiaires du Président Trump conduisent à l’apaisement.
La situation est exceptionnelle.
La Maison Blanche, symbole du pouvoir de l’Aigle Américain a été envahie par des milliers de manifestants. Au point que le Président guerrier et sa famille ont été placés sous haute protection dans un bunker. Le couvre-feu a été instauré dans plusieurs Etats.
Les images montrant George Floyd, agonisant pendant huit minutes sous le genou d’un policier, heurtent les consciences et exacerbent le sentiment de non retour: « Plus jamais ça !» peut-on lire sur de nombreuses pancartes. Sa mort symbolise aujourd’hui la lutte anti-raciale, mais cristallise aussi un ras-le-bol général face à l’injustice, la domination et les inégalités.
Les français ont rapidement fait le lien avec ce qu’il se passe en France et ont relayé les manifestations. Et pour cause, quatre ans après le décès de ce jeune suite à son interpellation, on est encore à réclamer « justice pour Adama ». Par ailleurs, les policiers français utilisent des armes létales contre des manifestants pacifiques. Des dizaines de personnes ont perdu un oeil. Les faits ont été filmés et les auteurs ne sont jamais inquiétés. Par mimétisme outre-atlantique, dans de nombreuses villes, un public, majoritairement jeune, apporte sa solidarité avec la lutte contre l’injustice sociale, le racisme et les violences policières impunies. Défiant les mesures sanitaires en vigueur dues au Coronavirus, ils ont défilé dans plusieurs grandes villes en France. A La Réunion, c’est à Saint Denis qu’un défilé est parti du Jardin de l’Etat a rejoint le Barachois où une ambiance de révolte sociale et politique était palpable.
Un retournement s’opère.
Aux États-Unis, la prise de conscience nourrit un appel à la responsabilité. Un Chef de la Police s’est adressé directement au Président des Etats Unis pour lui demander de se calmer s’il n’a rien de constructif à dire. Des policiers en uniforme font le geste de réprobation du genou par terre. Partout, des scènes de fraternisation entre Blancs et Noirs se multiplient. Le mouvement est soutenu pour éviter le chaos. Le Secrétaire Général de l’ONU a lancé un appel aux dirigeants politiques pour qu’ils écoutent les manifestants et fassent preuve de retenue.
Nous espérons que le mouvement conduira rapidement à la définition d’une communauté de destin qui globalise tous les problèmes et ne laisse personne sur le bord du chemin. Cela veut dire que dans aucun endroit de la planète, il ne doit exister des angles morts. Ceci est vrai aux États-Unis, en France, en Palestine comme aux Chagos. Aucun dirigeant au pouvoir ne doit pouvoir asphyxier des peuples et des masses d’individus, ou tuer sans impunité.
Le chaos ou l’Humanité ?
Rappelons, qu’il y a peu, un tout petit coronavirus a paralysé le monde entier. Il nous a mis face à la petitesse et à la fragilité de l’humanité. Il est temps d’en tirer certaines leçons; Nous devons prendre soins les uns des autres et non être nos propres ennemis. Des cris s’élèvent pour l’abolition du système actuel et définir de nouvelles règles communes basées sur le respect mutuel et l’entre-aide. Il est urgent des les entendre pour donner à ce monde un autre visage car manifestement celui-ci n’est pas beau !
Expression du Mouvement Réunionnais Pour La Paix.
Crédit photo : AC