Prévue pour entrer en vigueur ce mercredi 9 avril, la mesure sanitaire imposant un test PCR négatif au chikungunya aux voyageurs en provenance de La Réunion a été suspendue par les autorités mauriciennes.
Le gouvernement mauricien a annoncé mardi soir le report, à une date non précisée, de l’obligation de présenter un test PCR négatif au chikungunya pour les passagers en provenance de La Réunion. Cette décision fait suite aux nombreuses protestations formulées par les professionnels du tourisme et aux échanges avec les autorités sanitaires réunionnaises.
Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de crise, Port-Louis indique que l’entrée en vigueur du décret initialement prévue le 9 avril est « suspendue à une date ultérieure », sans plus de précisions. La mesure visait à endiguer l’éventuelle propagation du virus sur le territoire mauricien, alors que La Réunion fait actuellement face à une reprise épidémique marquée.
Une mesure de prévention critiquée
Depuis plusieurs semaines, l’île de La Réunion est confrontée à une recrudescence des cas de chikungunya, avec plus de 6 000 contaminations enregistrées chaque semaine et un total de près de 20 000 cas depuis le début de l’année. Deux décès de personnes âgées ont été attribués à la maladie.
C’est dans ce contexte que le ministère mauricien de la Santé avait envisagé, en fin de semaine dernière, d’imposer un test PCR négatif effectué dans les 48 heures avant le départ à tous les voyageurs en provenance de La Réunion, qu’ils soient résidents ou touristes. Une mesure inédite, qui aurait placé La Réunion sur une liste de surveillance sanitaire renforcée, au même titre que certains pays d’Asie du Sud-Est durant la crise du Covid-19.
Mais cette annonce a suscité une vive réaction de la part des acteurs du secteur touristique, à la fois à Maurice et à La Réunion, qui redoutaient un impact direct sur les réservations en période de vacances scolaires. Plusieurs agences de voyage et compagnies aériennes avaient exprimé leur inquiétude, évoquant des centaines d’annulations potentielles.
Dialogue régional et prudence
Le gouvernement mauricien justifie désormais sa décision de report par la nécessité de préserver un dialogue constructif avec les autorités réunionnaises et d’adapter les mesures aux données épidémiologiques évolutives. La République de Maurice réaffirme par ailleurs son engagement à « protéger la population dans un esprit de responsabilité et de solidarité régionale ».
À ce jour, les cas de chikungunya restent relativement peu nombreux sur le territoire mauricien : 26 cas ont été recensés au 1er avril, dont 7 importés. À Rodrigues, trois cas ont été confirmés, dont deux importés, tandis que 12 cas ont été identifiés à Mayotte.
Les autorités mauriciennes indiquent maintenir une vigilance renforcée dans les aéroports et n’excluent pas d’instaurer des mesures ciblées si la situation venait à évoluer défavorablement.