En France, le débat autour de la laïcité à l’école a récemment pris une nouvelle tournure avec l’interdiction de l’abaya, une robe longue traditionnelle, dans les établissements scolaires. Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, a confirmé cette interdiction, validant ainsi une décision déjà prise en août 2023 par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
Une mesure de laïcité renforcée
Cette décision découle de la volonté du gouvernement français de renforcer les principes de laïcité dans le système éducatif. Dès août 2023, le ministère de l’Éducation avait émis une circulaire interdisant le port de l’abaya dans les écoles, arguant que cette tenue, bien que non explicitement religieuse, était souvent perçue comme un signe religieux. Cette mesure vise à maintenir la neutralité des établissements scolaires publics, conformément à la loi de 2004 qui interdit déjà les signes religieux ostentatoires.
Le rôle du Conseil d’État
En réponse à cette décision, plusieurs recours avaient été déposés, arguant que l’interdiction portait atteinte aux libertés individuelles, notamment à la liberté de conscience et de religion. Le Conseil d’État avait alors été saisi pour statuer en référé, une procédure d’urgence permettant de suspendre provisoirement une décision administrative. Le Conseil avait alors validé cette interdiction provisoire, estimant qu’elle ne constituait pas une atteinte disproportionnée aux libertés fondamentales.
Confirmation de l’interdiction
Le Conseil d’État a désormais confirmé la légalité de cette interdiction, en jugeant que le port de l’abaya pouvait être perçu comme une revendication religieuse dans le cadre scolaire, où la neutralité est un principe fondamental. Cette décision marque un point d’arrêt au débat juridique autour de cette question et conforte le gouvernement dans sa politique de laïcité renforcée à l’école.
Les réactions
Si certains saluent cette décision comme un acte fort pour préserver la laïcité à l’école, d’autres s’inquiètent de ses répercussions sur les libertés individuelles, notamment celles des jeunes filles issues de cultures où le port de vêtements longs est une tradition. Les associations et militants des droits de l’homme dénoncent une dérive qu’ils jugent stigmatisante.
Quelle suite ?
Avec cette confirmation, l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles publiques françaises devient une réalité durable. Le gouvernement entend désormais s’appuyer sur cette décision pour poursuivre et renforcer les actions visant à assurer le respect de la laïcité dans l’ensemble des établissements scolaires du pays.