C’est un pan de l’histoire française, notamment réunionnaise, qui devrait être mis à nu. Un épisode particulièrement douloureux pour les enfants de l’île. L’affaire dite des « enfants de la creuse » devrait être examinée par une commission présidée par le sociologue et maître de conférences en sociologie, Philippe Vitale. Selon le décret paru au JO du 17 février 2016, la commission est instituée auprès de la Ministre des Outre-Mer pour une durée maximale de 2 ans.
La décision émane de la ministre de l’Outre-mer George Pau-Langevin. L’homme qui présidera la commission d’information et de recherche historique a des connaissances très pointues sur cette migration forcée d’enfants réunionnais orchestrée par l’Etat français sous l’autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l’époque.
De 1963 à 1982, 1 630 enfants réunionnais immatriculés de force par les autorités françaises à la Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales, avaient été déplacés par les autorités. Le dessein était sordide : repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère, les Pyrénées-Orientales. La Réunion connaissait une démographie qui suivait une courbe haussière accompagnée d’une précarité sociale très importante.
La mise en place de la commission est la conséquence logique de la résolution, votée en 2014 par l’Assemblée nationale reconnaissant la « responsabilité morale » de l’Etat dans cette migration forcée. Wilfrid Bertile, agrégé de géographie à la retraite, Gilles Gauvin, docteur en histoire et professeur d’histoire-géographie, Marie-Prosper Eve, historien, et Michel Vernerey, inspecteur général des affaires sociales honoraire composeront l’équipe.