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« Grâce au RSA, je peux enfin voyager ! »

C’est dans la chaude ambiance du Glacier, une institution dans le monde de la nuit tananarivienne, que Jo – un prénom fictif –  nous a donné rendez-vous. Un verre de THB, la célèbre bière locale, à la main et en compagnie d’une jeune fille. Le dyonisien semble être heureux.

« J’ai découvert Madagascar il y a près de deux ans. C’était un déclic pour moi, raconte-il tout en sirotant sa bière. Tout cela, c’est grâce au RSA ». Jo était salarié dans le bâtiment pendant près de 20 ans avant de voir sa vie basculer. « Je gagnais un salaire de misère. A la fin des décomptes, quand j’enlevai le loyer, les charges fixes et autres, il ne me restait presque plus rien » soupire-t-il tout en regardant la jeune femme. L’homme explique qu’un arrêt maladie et puis la crise qui frappe le secteur du BTP l’ont mis au chômage. « Je n’avais plus rien. J’ai divorcé et puis j’ai eu une dépression assez grave », se remémore-t-il. Au lieu de le mettre à terre, cette épreuve le réconforte. « Je me suis rendu compte que l’allocation que je gagnais pouvais me permettre d’effectuer un voyage. En période de basse saison, le billet pour Madagascar était abordable. Il me restait suffisamment d’argent pour subvenir à mes besoins. La vie n’est pas du tout cher dans la Grande île » explique-t-il.

Finalement, l’homme trouve le bon filon. « Je travaille deux à trois mois au noir. Je propose mes services à ceux qui en ont besoin, et Dieu seul sait combien de foyers nécessitent une intervention pour des petits travaux de maçonnerie, de plomberie, etc. Parfois, mes ex-employeurs font appel à moi car je propose des tarifs très compétitifs, c’est illégal mais cela me fait vivre », rigole-t-il. Officiellement, il est donc au chômage. « Comme la loi m’y oblige, je rencontre mon référent. Il essaye de me proposer des postes à gauche ou à droite, mais rien n’est adapté à mes besoins. De toutes les façons, le secteur est en crise et mon référent le sait. Il a également tellement de personnes à suivre qu’il s’enquiert rarement de mes nouvelles. Et c’est tant mieux pour moi », soutient Jo. Ce dernier réussi donc à amasser un petit pécule durant trois mois. Au quatrième mois, il fait sa petite escapade d’une semaine à Madagascar.

Quand on lui demande s’il n’a pas de problème avec sa conscience par rapport à ces actes, l’homme, lucide, répond : « j’ai cotisé pendant près de 20 ans. C’est un juste retour des choses pour moi. Grâce au RSA, je peux enfin voyager. Quand je travaillais, je ne pouvais même pas payer des vacances à ma famille. Là, je suis libre de faire ce qui me plait ». Une liberté qu’il fête presque tous les semestres à Madagascar, à l’insu de tous… et de l’Etat.  

4 commentaires

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  1. C’est le travail illégal qui le fait vivre convenablement et non le RSA c’est presque de la diffamation et une insulte pour ceux qui sont en situation de pauvreté extrême même avec le RSA et en plus il est à Madagascar donc cet article est erroné

  2. cet article illustre bien ce que font une partie des Rsaiens de la Réunion dans la grande ile: faut bien dépenser l’argent gagné au travail au black aevec en prime le RSA

  3. Je m’attendais à un filon, croyant pouvoir enfin voyager avec mes enfants mais non. Vais-je devoir moi aussi bosser au noir pour voyager ?
    Ce n’est pas le RSA qui lui permet de voyager.

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