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Cyclone Garance : 4 morts, des millions de dégâts… comment La Réunion se relève ?

Le dimanche 2 mars 2025, La Réunion se réveille sous un ciel apaisé, mais les stigmates du cyclone Garance sont encore bien visibles. Rétrogradé au stade de tempête modérée, Garance s’éloigne désormais à plus de 1.200 km de l’île, laissant derrière lui un bilan lourd : quatre morts, plusieurs blessés, des dizaines de millions d’euros de dégâts matériels, et une population confrontée à des défis immenses pour reconstruire et se relever. Cet article retrace les événements marquants de cette journée, où l’île entame lentement sa phase de sauvegarde et de reconstruction.

Le passage de Garance a coûté la vie à quatre personnes, dont trois à Saint-Denis, la capitale de l’île. Parmi les victimes, une femme d’une cinquantaine d’années a été emportée par les eaux dans le quartier de Domenjod après avoir été aspirée par une bouche d’égout. Un autre décès est survenu à la suite d’un incendie d’origine électrique dans le quartier de Champ-Fleuri. À Trois-Bassins, une mère de famille a perdu la vie en tentant de dégager de la boue à l’arrière de sa maison. Ces drames rappellent la violence et l’imprévisibilité des cyclones, qui frappent sans distinction.

Les infrastructures de l’île ont été durement touchées. Les routes, en particulier, ont subi des dommages majeurs. La RN1, route du Littoral, a été fermée pendant plusieurs heures en raison de coulées de boue et d’effondrements de chaussée. La RD48, route de Salazie, a également été coupée à plusieurs endroits en raison d’éboulis. Les équipes de secours et les services techniques travaillent sans relâche pour rétablir la circulation, mais certaines routes restent impraticables, notamment dans les secteurs montagneux et les zones rurales.

Les habitations n’ont pas été épargnées. À Saint-Denis, dans le quartier de la Colline, 95 % des maisons ont été inondées, certaines jusqu’à 1,50 mètre de hauteur. Des toits ont été arrachés, des murs se sont effondrés, et des véhicules ont été emportés par les eaux. Les images postées sur les réseaux sociaux montrent des scènes de désolation : rues transformées en rivières, maisons détruites, et habitants désemparés.

L’un des défis majeurs auxquels fait face La Réunion est la pénurie d’eau potable. Plus de 36 % de la population, soit environ 310 000 personnes, n’a plus accès à l’eau courante. Les coupures d’électricité ont également affecté près de 120 000 foyers, bien que des progrès aient été réalisés depuis le pic de la crise, où 180 000 foyers étaient privés de courant.

Pour pallier ces manques, les autorités ont mis en place des distributions d’eau potable et installé des citernes d’eau non potable dans plusieurs communes. À Saint-Paul, par exemple, 24 citernes ont été déployées dans différents quartiers, tandis qu’à Saint-Denis, des citernes ont été installées dans des zones stratégiques pour permettre aux habitants de subvenir à leurs besoins essentiels.

Face à l’adversité, la solidarité des Réunionnais s’est manifestée avec force. Les habitants s’organisent pour nettoyer les rues, déblayer les débris, et venir en aide aux plus vulnérables. Les centres d’hébergement, qui ont accueilli jusqu’à 970 personnes, continuent de fonctionner pour offrir un toit à ceux dont les maisons ont été détruites ou rendues inhabitables.

Les autorités locales et nationales se mobilisent également. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, doit se rendre sur l’île dans les prochains jours pour évaluer les dégâts et coordonner les efforts de reconstruction. Des renforts de sécurité civile, de gendarmerie et d’EDF sont attendus pour soutenir les équipes locales.

La phase de sauvegarde dans laquelle se trouve La Réunion marque le début d’un long processus de reconstruction. Les défis sont multiples : rétablir les infrastructures routières, relancer l’économie locale, et surtout, redonner espoir à une population éprouvée. Les commerces, autorisés à ouvrir exceptionnellement ce dimanche, jouent un rôle crucial dans la reprise des activités quotidiennes.

Cependant, les experts préviennent que le retour à la normale prendra du temps. Les dégâts causés par Garance sont d’une ampleur inédite, et les ressources nécessaires pour reconstruire dépassent les capacités locales. L’aide nationale et internationale sera essentielle pour soutenir l’île dans cette épreuve.

Le passage de Garance rappelle une fois de plus la vulnérabilité des territoires insulaires face aux phénomènes climatiques extrêmes. Alors que le changement climatique intensifie la fréquence et la puissance des cyclones, La Réunion doit se préparer à affronter des défis similaires à l’avenir. Les autorités et les habitants devront travailler ensemble pour renforcer les infrastructures, améliorer les systèmes d’alerte, et développer des stratégies de résilience.

En ce dimanche 2 mars 2025, La Réunion panse ses plaies, mais l’esprit de solidarité et de détermination qui anime ses habitants laisse entrevoir un avenir meilleur. Garance a frappé fort, mais il n’a pas brisé la volonté des Réunionnais de reconstruire et de se relever, ensemble.

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Garance se déplace vers le sud à une vitesse de 15 km/h

Journée ensoleillée le matin avant un après-midi nuageux avec quelques averses en altitude