La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a dévoilé ce jeudi 27 juin son rapport annuel, révélant des données préoccupantes sur la tolérance en France.
D’après le “baromètre racisme” de la CNCDH, 56 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés en France. Ce chiffre indique une nette détérioration de l’opinion publique sur l’immigration.
Baisse de l’indice de tolérance
L’indice de tolérance a chuté pour la deuxième année consécutive, perdant trois points entre novembre 2022 et novembre 2023, pour atteindre 62 sur 100. Malgré cette baisse, le rapport souligne que ce niveau reste relativement élevé comparé aux trois dernières décennies.
Sentiment croissant d’aliénation
Par ailleurs, 51 % des Français déclarent qu’ils ne se sentent plus chez eux comme avant, une augmentation de trois points. De plus, seulement 52 % des Français pensent que les étrangers devraient bénéficier des mêmes droits que les nationaux, marquant une baisse de 5 points. Selon la CNCDH, cette tendance est liée à un rejet croissant d’une société perçue comme de plus en plus multiculturelle.
Antisémitisme et stigmatisation des minorités
L’antisémitisme a atteint des niveaux alarmants en 2023, influencé par des stéréotypes anciens associant les Juifs au pouvoir et à l’argent. Les Roms sont toujours la minorité la plus stigmatisée, et les opinions sur l’islam sont divisées, 32 % des Français ayant une opinion positive de cette religion, contre 32 % ayant une opinion négative.
Priorités des Français
Malgré ces préoccupations identitaires, la CNCDH rappelle que les enjeux socio-économiques restent la principale préoccupation des Français. Les inquiétudes principales portent sur le niveau de vie (28 %, -5 points), les inégalités sociales (26 %, -5) et le système de santé (20 %, -4). Toutefois, les préoccupations relatives à la sécurité et à l’identité nationale augmentent, avec 26 % des Français citant la délinquance (+3), 15 % l’immigration (+2) et 11 % la perte d’identité nationale (+3).
L’enquête a été menée par Ipsos du 21 novembre au 9 décembre 2023, auprès de 1 210 personnes représentatives de la population française selon la méthode des quotas.