Du 17 au 19 mars dernier, Poitiers a accueilli les Rencontres nationales de l’Éducation Populaire. Une première édition fondée sur le parti pris du « faire ensemble », avec toutes celles et ceux qui font les politiques de l’éducation populaire.
Les objectifs de ces Rencontres : échanger, se former, dessiner l’avenir de l’éducation populaire et lui donner de la visibilité dans les espaces publics.
À cette occasion, une délégation de jeunes de la Commission Kozemen composée de Mathias COUROUNADIN (ARCV – Association Réunionnaise de Centres de Vacances), de Lou GRANVARLET (Conseil de Vie Lycéenne) et de Soukaïna SOULA (Vice-Présidente du CRAJEP et membre du CRIJ – Centre Régional Information Jeunesse) y ont participé, accompagnés de Cyril CONRADI (Coordonnateur du CRAJEP) et de Max BELVISEE (Ancien trésorier du CRAJEP – Ceméa Réunion).
Pour une politique publique de l’éducation populaire : 5 préconisations urgentes ont été adoptés par l’assemblée.
1 : Les métiers, l’emploi et la formation dans l’éducation populaire.
La prise en compte de la diversité des métiers et des secteurs de l’éducation populaire. Les dispositions visant à lutter contre la paupérisation de l’économie, des emplois et des compétences dans le champ de l’éducation populaire :
- en favorisant les logiques de financement pluriannuel intégrant des clauses de réévaluation sociale ;
- en prenant en compte la réalité des emplois dans toutes leurs dimensions dans une perspective de consolidation, de pérennisation et de qualité ;
- en organisant l’accès à une filière de formation initiale incluant les acteurs de l’éducation populaire et en s’inscrivant avec volontarisme dans le soutien à la formation professionnelle continue ;
- en reconnaissant la dimension de promotion, d’ascenseur social de l’éducation populaire.
Le rôle du comité de filière comme espace de construction de solutions structurantes et partagées pour assurer le développement de l’éducation populaire en réponse aux besoins sociaux et sociétaux
2 : Une culture de la coopération afin de construire des relations entre les parties fondées sur :
- la confiance : la préservation des libertés associatives suppose l’abrogation du contrat d’engagement républicain ;
- la transparence, la pérennité et l’interdépendance de leurs projets, sur la complémentarité des apports (savoirs académiques, recherches, expériences,…), des spécificités et des compétences plurielles des acteurs concernés (formations et rencontres multi-acteurs par exemple pour appréhender les enjeux complexes) ;
- le partenariat pluriannuel ;
- la reconnaissance de ce que sont et de ce que font les associations de jeunesse et d’éducation populaire et de leur indépendance.
3 : Renforcer les relations école et éducation populaire pour structurer dans et hors l’école des parcours d’éducation à la citoyenneté, aux enjeux des transitions environnementales.
4 : Soutenir une véritable politique publique d’accès aux vacances collectives garantissant la mixité sociale et culturelle, économique, territoriale comprenant une politique de soutien au patrimoine et à l’investissement. Utiliser les fonds du SNU pour les départs en colo.
5 : Une gouvernance partagée des politiques publiques pour l’éducation populaire à l’échelle locale, départementale, régionale et nationale associant l’ensemble des parties prenantes. Cette gouvernance nécessitera de déployer des espaces démocratiques de co-construction des politiques publiques et des espaces de formation notamment des agents et des élu.es à l’éducation populaire. Elle nécessitera aussi des espaces de dialogue et d’élaboration entre citoyennes et citoyens.