Depuis son émergence dans les années 1950 en Afrique, le chikungunya, un virus transmis par les moustiques, n’a cessé de gagner du terrain à travers le monde, des régions tropicales d’Asie jusqu’aux côtes méditerranéennes. En France, notamment dans les départements d’outre-mer et certaines zones métropolitaines, les autorités sanitaires demeurent vigilantes face aux risques d’épidémie. Mais quels sont réellement les symptômes de cette infection virale souvent confondue avec la dengue ou le Zika ? Décryptage.
Un virus transmis par les moustiques
Le chikungunya est transmis par les piqûres de moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, aussi appelé moustique tigre. Une fois infectée, la personne développe les symptômes en moyenne entre 2 à 7 jours après la piqûre.
Symptômes principaux : une fièvre brutale et des douleurs articulaires
Le signe le plus caractéristique du chikungunya est une fièvre soudaine, souvent supérieure à 39°C, accompagnée de douleurs articulaires intenses. Ces dernières touchent en priorité les poignets, les chevilles, les doigts ou encore les genoux, et peuvent devenir handicapantes au quotidien. Ces douleurs sont telles que le nom « chikungunya », d’origine makondée (langue bantoue parlée en Tanzanie), signifie littéralement “l’homme courbé” ou “celui qui se recroqueville”, en référence à la posture adoptée par les malades pour soulager leurs souffrances.
À La Réunion, une épidémie d’ampleur en 2025
En 2025, La Réunion fait face à une épidémie majeure de chikungunya. Depuis le début de l’année, plus de 33 000 cas confirmés ont été recensés sur l’île. Toutefois, le nombre réel d’infections est probablement plus élevé, car de nombreux malades ne se font pas dépister .
Les communes les plus touchées sont situées dans le sud et l’ouest de l’île, notamment Le Tampon, Saint-Paul, Saint-Denis et Saint-Pierre. Entre le 24 et le 30 mars 2025, 6 289 cas confirmés ont été enregistrés, et plus de 22 000 consultations médicales ont été liées à des symptômes évocateurs du chikungunya .
Face à cette situation, les autorités sanitaires ont activé le niveau 4 du plan ORSEC “Arboviroses”, correspondant à une épidémie de moyenne intensité. Cette mesure vise à renforcer la surveillance, la prévention et la lutte contre la propagation du virus .
Une évolution souvent bénigne mais parfois persistante
Dans la majorité des cas, les symptômes disparaissent en une semaine. Toutefois, chez près d’un patient sur deux, les douleurs articulaires peuvent persister plusieurs mois, voire devenir chroniques. Une prise en charge adaptée est alors nécessaire, incluant repos, hydratation, et éventuellement des anti-inflammatoires.
Le chikungunya, bien qu’il soit rarement mortel, peut entraîner une gêne importante et durable pour les personnes infectées. En l’absence de traitement antiviral spécifique ni de vaccin largement disponible, la prévention reste la meilleure arme : lutte contre les moustiques, protection individuelle, et surveillance épidémiologique. À l’heure où le réchauffement climatique favorise l’extension des zones à risque, mieux vaut rester informé et vigilant.