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Faut-il réguler la vente de l’Artane et du Rivotril à La Réunion ?

La consommation de médicaments psychotropes tels que l’Artane (trihexyphénidyle) et le Rivotril (clonazépam) est devenue un sujet de préoccupation croissant à La Réunion. Bien que ces médicaments soient essentiels pour traiter certaines pathologies, leur détournement à des fins récréatives pose des risques importants pour la santé publique. Cette situation soulève la question de la nécessité de renforcer la régulation de leur vente.

1. L’Artane et le Rivotril : de quoi s’agit-il ?
L’Artane est principalement utilisé pour traiter la maladie de Parkinson et réduire les effets secondaires des neuroleptiques. Le Rivotril, de son côté, est un anxiolytique et anticonvulsivant couramment prescrit pour les épilepsies et les troubles anxieux. Bien que ces médicaments puissent être bénéfiques lorsqu’ils sont utilisés correctement, leur potentiel d’abus est préoccupant.

2. Chiffres clés sur l’abus de l’Artane et du Rivotril
Les données sur l’abus de ces médicaments à La Réunion sont alarmantes. Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de 2020 :

5 % des patients sous Rivotril présenteraient un usage détourné, indiquant une tendance préoccupante.
En 2019, près de 6 % des consultations hospitalières liées à une intoxication concernaient des abus de médicaments psychotropes, y compris l’Artane et le Rivotril.
Ces chiffres révèlent l’ampleur du phénomène et l’impact sur les services de santé, qui font face à d’autres enjeux comme le diabète et l’alcoolisme.

3. Une législation actuelle mais insuffisante
Bien que l’Artane et le Rivotril soient soumis à prescription médicale stricte, cette réglementation semble insuffisante. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation :

Réseaux informels : Les médicaments sont souvent revendus sur le marché noir. En 2021, un réseau de revente de médicaments détournés a été démantelé, illustrant la facilité avec laquelle ces substances circulent.
Abus de prescriptions : Certaines prescriptions sont délivrées pour des durées prolongées, facilitant la circulation des médicaments en dehors des usages médicaux légitimes. Selon des données récentes, environ 20 % des prescriptions de Rivotril étaient jugées non conformes.

4. Quelles solutions pour réguler la vente ?
Pour répondre à cette problématique, plusieurs mesures doivent être envisagées afin de réduire les abus et de protéger la santé publique.

a) Renforcer le contrôle des prescriptions
Les prescriptions abusives sont un facteur central du problème. Environ 20 % des prescriptions de Rivotril pourraient être jugées non conformes. La mise en place d’un système de prescription électronique sécurisé pourrait aider à limiter ces dérives en assurant un meilleur suivi des ordonnances.

b) Augmenter les campagnes de sensibilisation
Les jeunes sont particulièrement touchés par le détournement de ces médicaments. Une enquête de 2020 a révélé que 30 % des jeunes de 18 à 25 ans interrogés avaient déjà consommé des médicaments sans ordonnance. Des campagnes de sensibilisation ciblées dans les écoles et les universités pourraient contribuer à réduire la consommation abusive.

c) Améliorer la coopération entre professionnels de santé
Il est crucial que les médecins, pharmaciens et autres professionnels de santé collaborent pour identifier les comportements à risque. Des formations sur les dangers liés à l’abus de ces médicaments pourraient renforcer cette collaboration.

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