Le chikungunya continue de frapper à La Réunion, avec deux décès tragiques confirmés la semaine dernière. Le préfet de La Réunion et le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ont annoncé ces décès survenus chez deux personnes âgées, respectivement de 86 et 96 ans. L’une des victimes souffrait de comorbidités, ce qui a compliqué la gestion de sa condition. L’attribution de ces décès au chikungunya fait actuellement l’objet d’une analyse approfondie par une commission d’investigation, impliquant des experts tels que des infectiologues du CHU et de Santé Publique France. Cette enquête, bien que nécessaire pour valider l’imputabilité de la maladie, explique le délai entre les décès et leur déclaration officielle.
L’épidémie de chikungunya et son impact à La Réunion
L’épidémie de chikungunya est en cours à La Réunion depuis août 2024, avec plus de 8 500 cas confirmés à ce jour. Cette maladie virale, transmise par les moustiques, touche en particulier les populations vulnérables, notamment les personnes âgées ou celles présentant des comorbidités. L’épidémie a pris de l’ampleur ces dernières semaines, et le préfet a donc déclenché le niveau 4 du plan ORSEC le 14 mars 2025. Ce niveau d’alerte correspond à une « épidémie de moyenne intensité », soulignant la nécessité d’intensifier les actions de lutte contre la prolifération des moustiques et de sensibiliser la population.
Les mesures de prévention indispensables
Les autorités sanitaires rappellent avec insistance l’importance de la prévention pour limiter la propagation du chikungunya. Les gestes de prévention recommandés incluent :
- Éliminer toute source d’eau stagnante autour de son domicile (piscines, pneus, vases, etc.) pour éviter que les moustiques ne se reproduisent.
- Se protéger contre les piqûres de moustiques en utilisant des répulsifs, en portant des vêtements longs et en dormant sous une moustiquaire, surtout la nuit.
- Consulter un médecin en cas de symptômes de la maladie, notamment la fièvre, les douleurs articulaires et les éruptions cutanées.
- Même en cas de maladie, continuer à se protéger contre les piqûres pour éviter la transmission à d’autres personnes.
Actions de lutte anti-vectorielle et vaccination
Pour endiguer l’épidémie, l’ARS et les communes ont déployé 150 agents spécialisés dans la lutte anti-vectorielle. Ces professionnels sont en charge de mener des actions de démoustication sur tout le territoire, particulièrement dans les zones les plus touchées par la prolifération des moustiques. L’implication des autorités locales est essentielle pour assurer l’efficacité de ces mesures.
En parallèle, la Haute Autorité de Santé a recommandé l’utilisation du vaccin Ixchiq pour les personnes à risque de formes graves de chikungunya, notamment les personnes âgées de plus de 65 ans et celles souffrant de comorbidités. Ce vaccin sera disponible à partir du mois d’avril pour les personnes prioritaires, ainsi que pour les professionnels de la lutte anti-vectorielle. Une communication détaillée sera faite prochainement sur les modalités d’accès à cette vaccination.