Le Covid-19 est loin d’être maîtrisé. Après une certaine période de tassement, les chiffres officiels s’envolent, lentement mais sûrement. En cause ? Le développement des clusters. Le gouvernement rappelle d’ailleurs que, sur l’ensemble des 184 clusters en cours d’investigation au début du mois d’août dans l’hexagone, une quarantaine serait imputable au milieu familial élargi ou à des rassemblements publics ou privés.
Un mariage est un évènement heureux. Après de longs mois de séparation, la famille est de nouveau réunie pour la célébration du mariage des deux tourtereaux. L’ambiance est festive. On oublie rapidement les gestes barrières. Les embrassades se font nombreuses. L’insouciance est totale. Quelques jours après, le verdict est tombé : ce mariage à Saint-Denis a déclenché le développement de clusters dans l’île de La Réunion.
Deuxième vague
Le rebond tant redouté est-il en train de se produire ? Les voyants sont à l’orange fortement teinté de rouge. L’Exécutif est inquiet. Lors d’une visite dans l’Herault, Jean Castex, le Premier ministre a fait sonner la cloche. « Si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler. Elle mettra à nouveau sous tension l’ensemble de la chaîne de santé, de la médecine de ville aux services hospitaliers, elle mettra aussi sous tension notre économie, notre système éducatif, notre vie collective et culturelle », a-t-il mis en garde.
Au cœur de ces préoccupations communes : les fameux clusters. Un cluster est un anglicisme qui signifie littéralement « grappe » (de fruit). Le ministère de la Santé le définit comme « un regroupement d’au moins deux cas en même temps, au même endroit ». Santé publique France parle quant à elle, de façon plus large, d’un « agrégat » ou « agrégat spatio-temporel », c’est-à-dire « le regroupement dans le temps et l’espace de cas de maladies, de symptômes ou d’événements de santé au sein d’une population localisée et dénommé ».
En Hexagone, au tout début de la crise sanitaire, le premier cluster se trouvait dans l’Oise, le deuxième en Haute-Savoie.
Cas contacts
Actuellement, dans le cadre d’une deuxième vague très craint, La Réunion n’échappe pas à la règle : des clusters font leur apparition depuis le début de la pandémie. Ces foyers épidémiques prennent leurs sources souvent dans des réunions en petit ou grand comité : une réunion de famille, un pique-nique, un apéritifs entre amis ou encore un ascenseur bondé.
Les foyers de contamination font leur apparition sans prévenir. D’ailleurs, l’Exécutif et de nombreux préfets ont décidé de durcir les règles concernant le port du masque. Durant sa visite dans l’Herault, Jean Castex a annoncé un renforcement des contrôles « sur le respect de l’ensemble des règles destinées à prévenir la propagation du virus : respect des gestes barrières, du port du masque ». Le chef du gouvernement a martelé qu’il faut « éviter par-dessus tout un retour en arrière, un reconfinement important, c’est indispensable et c’est à notre portée ».
Le premier foyer de contamination de l’île met en cause 9 personnes contrôlées positif au Covid-19, tous des cas autochtones, c’est-à-dire que les personnes ont contracté la maladie à La Réunion. Plus de 100 « cas contacts » ont été repérés suite à une investigation. Ces personnes ont contracté le virus probablement suite à un repas familial.
Réalité
Les pouvoirs publics ont décidé de ne pas divulguer l’emplacement du cluster. Cette information est pourtant d’une importance cruciale car elle permettrait à chacun de pouvoir connaître si elle se trouve éventuellement dans une zone plus à risque, étant donné que le port du masque n’est pas obligatoire sur l’île. Comme en France, les patients positifs ont participé à des rassemblements festifs de type réunions de famille, des apéritifs ou encore des barbecues.