Depuis le début de l’année 2025, La Réunion fait face à une épidémie majeure de chikungunya, une maladie virale transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Selon les derniers rapports de Santé publique France publiés le 23 avril 2025, neuf décès ont été confirmés comme liés au chikungunya, principalement chez des personnes âgées de plus de 70 ans porteuses de comorbidités. Par ailleurs, neuf autres décès, dont celui d’un nourrisson, sont actuellement en cours d’investigation pour déterminer leur lien éventuel avec la maladie.
L’épidémie a débuté avec une reprise de la circulation virale constatée dès août 2024, favorisée par la saison estivale austral qui augmente la densité des moustiques et par une baisse de l’immunité dans la population locale. Depuis janvier 2025, plus de 33 000 cas biologiquement confirmés et environ 91 500 consultations médicales pour chikungunya ont été recensés sur l’île.
Pour la seule semaine 15 (du 7 au 13 avril 2025), 20 520 consultations ont été enregistrées, avec 4 304 cas confirmés, ce qui représente une baisse de 31 % par rapport à la semaine précédente. Malgré cette diminution, l’épidémie reste à un niveau élevé et généralisé sur l’ensemble du territoire.
Cas graves et hospitalisations
Depuis la semaine 11, 47 cas graves ont été signalés, nécessitant une prise en charge en soins intensifs. Ces cas concernent principalement des personnes âgées et des nourrissons, populations particulièrement vulnérables. Un quart des hospitalisations concernent des nourrissons de moins de six mois, et des complications sévères comme des encéphalites ont été observées, notamment chez un enfant récemment décédé.
Les communes du sud et de l’ouest de l’île, notamment Le Tampon, restent les plus touchées. D’autres zones comme La Possession, Saint-André, Saint-Paul et Saint-Suzanne connaissent également une forte augmentation des cas.
Face à cette situation critique, une campagne de vaccination a été lancée début avril 2025, ciblant en priorité les personnes à risque élevé selon les recommandations de la Haute Autorité de santé. Plus de 40 000 doses du vaccin IXCHIQ® ont été commandées par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de La Réunion, financées par le gouvernement français. À ce jour, environ 3 000 personnes ont déjà été vaccinées
Recommandations sanitaires
Les autorités sanitaires insistent sur l’importance des gestes barrières pour limiter la transmission du virus, notamment :
- Porter des vêtements couvrants et amples
- Utiliser des répulsifs anti-moustiques cutanés
- Dormir sous moustiquaire
- Employer des diffuseurs électriques ou serpentins anti-moustiques
- Éliminer les eaux stagnantes dans les jardins et cours pour réduire les zones de reproduction des moustiques.
Les femmes enceintes, notamment au troisième trimestre, et les nourrissons sont particulièrement encouragés à se protéger rigoureusement.
L’épidémie de chikungunya à La Réunion reste préoccupante avec un bilan provisoire de neuf décès confirmés et plusieurs autres en cours d’investigation. Malgré une légère baisse des cas ces dernières semaines, la circulation du virus demeure intense, notamment chez les populations vulnérables. La vaccination et la prévention individuelle contre les piqûres de moustiques sont des axes essentiels pour limiter l’impact de cette épidémie sur l’île
Cette synthèse repose sur les données officielles de Santé publique France et les informations communiquées par l’Agence Régionale de Santé de La Réunion, actualisées au 23 avril 2025