Alors que l’épidémie de chikungunya progresse à La Réunion, les autorités sanitaires rappellent l’importance de mesures de prévention simples mais essentielles. En dépit des campagnes de sensibilisation, certaines pratiques demeurent largement répandues et participent à la prolifération du moustique Aedes albopictus, principal vecteur de la maladie.
Voici trois erreurs courantes, commises souvent par inadvertance, qui créent des conditions favorables au développement des moustiques dans l’environnement domestique.
1. Laisser de l’eau stagner dans des contenants oubliés
Le moustique tigre a besoin de très peu d’eau pour se reproduire. Un fond de coupelle sous un pot de fleur, un jouet d’enfant abandonné dans le jardin, un seau à demi rempli ou même un bouchon renversé peuvent suffire à accueillir des larves. Selon l’Agence régionale de santé (ARS), un contrôle hebdomadaire des abords du domicile reste l’un des gestes les plus efficaces pour limiter la densité de moustiques.
2. Sous-estimer les horaires d’activité du moustique tigre
Contrairement à d’autres espèces de moustiques, Aedes albopictus est principalement actif en journée, avec deux pics d’agressivité : en début de matinée et en fin d’après-midi. L’exposition est donc élevée dès les premières heures du jour, et non uniquement à la tombée de la nuit comme on le croit souvent. Une application régulière de répulsif et le port de vêtements couvrants sont recommandés, même en plein jour.
3. Se protéger uniquement à l’intérieur de la maison
Beaucoup de Réunionnais pensent, à tort, que rester à l’intérieur suffit à échapper aux piqûres. Pourtant, le moustique tigre s’introduit aisément dans les habitations, notamment en fin d’après-midi. Dans un contexte où l’usage de moustiquaires reste marginal, la protection repose sur d’autres stratégies : limiter l’ouverture des portes à certaines heures, utiliser des ventilateurs, ou encore diffuser des répulsifs d’ambiance.
Un rappel à la vigilance collective
Si les symptômes du chikungunya (fièvre, douleurs articulaires, fatigue) sont bien connus, la prévention repose avant tout sur une mobilisation des habitants. La lutte contre les gîtes larvaires demeure le levier le plus efficace pour freiner la progression de l’épidémie. Elle suppose une vigilance individuelle, mais aussi une coordination à l’échelle des quartiers.