Abdou-Roihmane Zoubert
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise et figure centrale de l’alliance du Nouveau Front Populaire (NFP), a-t-il une chance réaliste de devenir Premier ministre ? Pour répondre à cette question, il faut examiner en détail le système politique français et la situation politique actuelle.
Tout d’abord, le Président de la République, élu au suffrage universel direct, détient des pouvoirs considérables. Le Premier ministre, nommé par le président, doit néanmoins obtenir la confiance de l’Assemblée nationale. Traditionnellement, ce poste revient à un membre du parti ou de la coalition ayant la majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 289 sièges sur 577. Actuellement, le NFP n’a pas atteint cette majorité.
Dans le cas où le NFP obtiendrait une majorité relative, il leur faudrait former des alliances avec d’autres partis pour obtenir une majorité fonctionnelle capable de soutenir un gouvernement NFP. Toutefois, ces alliances peuvent s’avérer complexes à établir en raison des divergences idéologiques entre les partis de gauche, du centre et potentiellement de droite, notamment avec le Rassemblement National (RN).
Le président dispose du pouvoir discrétionnaire de nommer le Premier ministre. Même avec une majorité relative pour le NFP, le président peut choisir de nommer la personne de son choix. Cependant, si Mélenchon parvient à obtenir le soutien de la majorité des députés, le président serait contraint de le nommer pour éviter une crise politique.
L’accession de Mélenchon au poste de Premier ministre dépend également du contexte politique et des relations interpartis. Si le NFP parvient à rallier d’autres formations politiques autour d’un programme commun, la probabilité de voir Mélenchon devenir Premier ministre augmenterait. Néanmoins, les rivalités internes et les tensions politiques peuvent rendre ces alliances difficiles.
Cependant, cette éventualité ne figure pas dans les plans d’Emmanuel Macron, qui a récemment refusé la démission de son Premier ministre, Gabriel Attal, afin d’assurer la stabilité du pays.
