Si le 14 février est le jour des amoureux, le 31 mars est un jour oú les Mahorais ont exprimer leurs amours à la France. D’ailleurs, les liens entre la France et Mayotte sont plus anciens et étroits que l’on puisse imaginer qu’avec les autres îles de l’archipel des Comores.
Situé dans le Canal du Mozambique entre l’Afrique de l’est et Madagascar, Mayotte est une île profondément attaché à la France, devenue officiellement “colonie française” qu’en juin 1843. 2 ans après avoir été achetée par le Commandat Passot aux mains de Sultan Andrianatsouli en échange de sa protection et de ses sujets contre l’invasion des autres sultans qui cherchaient à s’accaparer de Mayotte. En 1846, l’esclavage y est aboli. 40 ans plus tard, les 3 autres îles de l’archipel des Comores -Grande Comore, Anjouan et Mohéli- sont rattachées à la France (accords de protectorat de 1886). Elles accèdent au statut de colonies en 1912, soit 70 ans après Mayotte.
Entre 1912 et 1946, Mayotte et les 3 îles comoriennes sont rattachées à Madagascar (loi du 25 juillet 1912) pour former la colonie de « Madagascar et Dépendances ». En 1946, l’archipel des Comores obtient le statut de territoire d’outre-mer (TOM), avec pour chef-lieu Dzaoudzi, à Mayotte. Une assemblée territoriale des Comores est alors constituée avec des représentants issus des 4 îles. Les liens restent étroits avec Madagascar. Dès 1958, Mayotte, Grande Comore, Anjouan et Mohéli divergent sur leur avenir institutionnel. Lors de la séance du 11 décembre 1958, l’Assemblée territoriale des Comores se prononce pour l’indépendance par 25 voix contre 4, ces 4 voix étant celles des députés de Mayotte qui souhaitaient opter pour le statut de département d’outre-mer (DOM).
A la suite de plusieurs référendums, les électeurs Mahorais choisissent le statut du DROM contrairement aux trois îles de l’union des Comores qui préfèrent prendre leurs indépendances vis-à-vis de la République Française. Même si, l’ONU à condamner la France, il faut savoir que l’indépendance des Comores et le maintien de Mayotte au sein de la République française se sont réalisés en conformité avec les principes et règles de droit international de la décolonisation. Mayotte n’a pas été détachée d’un État indépendant aux frontières reconnues par la communauté internationale.
La population de Mayotte a librement et clairement refusé l’indépendance, choisie par les autres îles de l’archipel, lors du référendum d’autodétermination qui a eu lieu le 22 décembre 1974. Depuis l’admission des Comores à l’Organisation des Nations unies le 12 novembre 1975, la France, en respectant la volonté de la population de Mayotte, a aussi veillé au respect de l’intégrité territoriale de l’État comorien. Elle l’a démontré notamment en 1997, lorsqu’elle a décliné la demande de « rattachement » à la France émanant de l’île d’Anjouan, mettant en avant son attachement à « l’intégrité territoriale de la République fédérale islamique des Comores ». A noter que le maintien de Mayotte dans la République française s’est fait en application d’un principe fondamental du droit international : celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (ou droit des peuples à l’autodétermination).
Preuves que les mahorais sont profondément attaché à la France, le 101é département est née le 31 mars 2011 sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, Président de la République après plusieurs promesses des présidents successifs. Malgré le retard du développement, les Mahorais aspirent aux lever des freins des problématiques de Mayotte. Celui-ci s’illustre notamment auprès des collectifs telle que le Collectif Ré-MaA (Réunion-Mayotte en Action) association de loi 1901 basée à Saint-Denis et qui existe depuis 2011.