Cher M. Mélenchon, bienvenu à La Réunion, un pays accueillant et chaleureux, où l’on sait recevoir. Un modèle et un exemple à préserver en ce sens.
Mais ne vous y trompez pas, que vous boudiez le Salon de l’Agriculture à Paris, ne veut pas dire que vos idées feront terreaux ici.
Vous voulez plus de « paysans » qui s’engagent dans le Bio pour alimenter les cantines de nos écoles. Bravo, vous êtes donc d’accord avec le Président de la République, Emmanuel Macron qui a validé par l’intermédiaire du Préfet de Région, notre « Plan Alimentaire Territorial » à l’Entre-Deux, à Saint-Denis et dans bien d’autres communes de l’île et qui prévoit déjà ce que vous annoncez comme un programme de campagne. Et vous n’êtes pas sans savoir que les lois EGALIM 1 et 2 ont largement contribué à redonner de la lisibilité et de la visibilité pour améliorer en toute transparence, la situation financière des agriculteurs et rétablir ainsi, plus de justice économique.
Mais vous a-t-on dit quelles difficultés traversent nos agriculteurs pour passer à la production Bio ? Vous a-t-on dit qu’ici nos exploitations agricoles sont pour une très grande majorité inférieure à 20 ha ? Dès lors comment pourraient-ils continuer à vivre s’ils devaient mettre en jachère sur plusieurs mois voire années l’essentiel de leurs terres ?
Pourtant, parce que le Président de la République, nous a fait confiance, nous avons, nous ici, mis en œuvre l’ingénierie et fait preuve d’intelligence collective pour trouver les solutions à un nouveau modèle agricole réunionnais.
Vous voulez mettre fin aux pesticides. Très bien. Nous sommes d’accord. Mais vous êtes-vous renseigné sur les difficultés que nous avions nous ici, territoire insulaire à 10 000 km de l’hexagone pour créer nos propres applicatifs organiques ? Et pour quels coûts ? Encore une fois, la petitesse de nos exploitations agricoles ne peut pas encaisser des surcharges d’exploitations sans prendre le risque de disparaitre voire pire de « tuer » à petits feux nos agriculteurs et par voie de conséquence, nos terroirs.
Pourtant, encore une fois, ces sujets ont été traité sans faux semblants durant le quinquennat qui vient de s’écouler et nous travaillons avec les forces vives à imaginer des solutions qui sont adaptées et en cohérence avec nos réalités locales. Un seul exemple : à partir de nos pestes végétales qui étouffent nos domaines forestiers, joyaux de notre île, nous pourrions créer des applicatifs organiques.
Vous voulez faire en sorte que l’agriculture cesse d’être un enfer pour ceux qui la font. Encore bravo ! Une nouvelle fois vous êtes en accord avec l’action du gouvernement et du Président Emmanuel Macron. L’insupportable dans l’enfer, c’est de savoir qu’il nous attend. C’est la même chose pour un agriculteur qui a travaillé toute sa vie mais qui sait que ce qui l’attend : c’est une retraite de misère ! Pourtant, je vous invite à entendre et écouter nos agriculteurs durant votre visite. Vous entendrez leur reconnaissance à ce gouvernement qui a revalorisé leur retraite et leur a assuré de continuer à vivre dignement.
A La Réunion, ce sont plusieurs milliers de retraités agricoles qui sont désormais assurés de percevoir au moins 85% du SMIC et plusieurs milliers de conjoints d’exploitants agricoles qui ont perçu une revalorisation de 100€ supplémentaires par mois.
Vous voulez tout changer dans l’agriculture ? Mais personne ne vous a attendu M. Mélenchon. Des graines ont été semé et portent déjà leur fruit. Le bilan est clair. Le temps administratif ou d’une élection n’est pas le temps agricole. Nous avons agi. Le gouvernement a été attentif et réactif. Par exemple, ici, tout de suite après l’épisode cyclonique Batsiraï qui a touché de nombreux agriculteurs, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu a rapidement pris la mesure des dégâts et déclenché la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.
Mais aussi et surtout, le vote et la réforme de « l’assurance récolte » dont un fond de 100 millions d’euros pour que les agriculteurs s’équipent et qui devraient permettre de soulager la trésorerie des exploitants agricoles en cas d’incident climatique.
Alors oui bienvenu, M. le candidat Mélenchon, dans notre beau pays où l’on parle en « lu », où nos terroirs sont vivants, où le Président de la République a agi en confiance avec nous, forces vives de l’île.
Bienvenu, bon retour et bonne visite du Salon de l’Agriculture.