Samedi 27 novembre 2021, le CRAJEP Réunion, les Jeunes Européens de France, le Centre Europe Direct La Réunion – Mayotte et le CRIJ Réunion ont coorganisés une Simulation du Parlement Européen au sein de l’Hémicycle du Conseil Départemental de la Réunion. Le temps d’une journée se sont donc réunis 3 coorganisateurs ainsi que 53 participants représentant 13 associations : une pluralité d’engagements !
Laura et Solène membres de l’association Les Jeunes Européens de France, ont débutées la journée en présentant le fonctionnement de l’Union Européen et de ses institutions (Conseil de l’Europe, Parlement Européen, Banque Européenne).
Les jeunes ont ensuite pu endosser le rôle d’eurodéputé.e.s en étant affilié.e.s à des partis politiques qu’ils/elles ont dû défendre. Le but était de les faire travailler sur des amendements fictifs relatifs à « un Fond Européen pour la Participation Citoyenne des Jeunes (FEPCJ) » afin qu’ils/elles découvrent le quotidien des parlementaires et leur rôle dans un processus décisionnel.
Pour donner suite à leur travail de groupe, les jeunes eurodéputé.e.s devaient convaincre les autres partis politiques pour obtenir la majorité des voies afin de voter (fictivement) l’adoption de leurs amendements. Les jeunes ont joué.e.s le jeu, et certain.e.s pourraient même avoir leur place au sein du Parlement !
Nous avons recueilli les témoignages de Yann et de Soukaïna qui nous ont partagés leurs ressentis :
Yann, 17 ans, membre de la Commission Kozemen, représentant du Conseil de Vie Lycéenne de son lycée et Délégué Territorial Provox à La Réunion avait surtout envie de « comprendre le rôle des eurodéputé.e.s » lors de cette journée. Selon lui, « se mettre dans la peau d’un.e eurodéputé.e, ça fait plus humain. On comprend ce qu’iels vivent au quotidien et finalement, on comprend que c’est grâce à eux.elles que chaque état s’améliore. ».
Au sujet de son ressentis d’être dans la peau d’un.e eurodéputé.e, il nous indique : « Je me suis senti vraiment bien. Ça m’a fait peur concrètement, ce qui est un sentiment normal parce qu’on se dit qu’on veut être eurodéputé.e mais qu’est-ce que cela sous-entend réellement ? Est-ce que je change ma manière de parler ? Qu’est-ce que je représente finalement ? ».
Il nous partage également sa vision concernant la place et l’écoute de la parole des jeunes : « En tant que jeune lycéen.nne, nous ne sommes pas forcément entendu.e.s. On a beaucoup de mal à se faire entendre parce qu’on dit souvent que la parole des jeunes n’a pas d’importance dans le lycée. On ne peut pas agir, concrètement, sur la vie du lycée ou sur les instances. Finalement, grâce au CRAJEP et dans ce genre d’événement, on se dit que la parole des jeunes est cruciale, car ce sont les jeunes qui prendront le relais. C’est nous qui représenterons les futures instances décisionnelles. Ce n’est pas en gardant les mêmes images continuellement qu’on améliora le pays. Demandons aux jeunes ce dont iels ont besoin parce qu’iels n’ont pas les mêmes besoins que ceux.celles d’il y a quarante ans. Les jeunes ont des besoins complètement différents de ceux que l’on peut entendre au Parlement ou dans d’autres instances ».
Puisque nous étions ici pour échanger sur l’Europe, nous lui demandons s’il se sent citoyen Européen : « Je me sens citoyen européen parce que je vois ça bien plus qu’une banque qui donne de l’argent. L’Europe nous offre plein de possibilités. On a ERASMUS, on peut faire des rencontres, voyager dans plusieurs pays, juste avec nos papiers français et on peut avoir l’impression qu’il n’y a pas de frontières. Nous sommes tous des citoyen.ne.s européen.ne.s ».
Pour Soukaïna, 25 ans, Vice-Présidente du CRAJEP, membre de la Commission Kozemen et représentante du CRIJ Réunion, c’est la curiosité qui l’a poussée à participer à cette journée : « Tout simplement pour savoir ce que c’est. Me mettre dans la peau d’un.e parlementaire et prendre des grandes décisions ». Au sujet de son ressenti concernant la matinée « C’est spécial quand-même. On sent qu’on a du pouvoir, que notre voix impacte [ainsi] que notre droit de vote. On prend plaisir à utiliser cela, c’est assez spécial mais c’était sympa ».
Concernant son impact en tant que jeune « Je n’ai absolument pas l’impression que ma parole participe à l’amélioration de la société parce que se sont toujours les grand.e.s qui prennent les décisions (les politicien.nne.s), tous.tes ceux.celles qui ont une place là où il faut, donc ma parole en soi, je suis jeune étudiante, j’ai l’impression que tout le monde s’en fou ».
Contrairement à Yann, Soukaina ne se sent pas citoyenne européenne « C’est compliqué de répondre à cette question parce que la France fait partie de l’Union Européenne mais est-ce que je me sens citoyenne européenne ? Pas vraiment. Je ne sais pas comment fonctionne tout ça… L’Europe, c’est hyper loin » nous explique t-elle.
L’après-midi, les jeunes engagé.e.s se sont réappropriés les propositions formulées lors du Festival Provox qui s’est tenu en juillet dernier. Ils/elles ont participé à une conférence participative en présence de Sabrina TIONOHOUE, Conseillère Départementale, Élue Déléguée Participation Inclusive des Personnes en situation de Handicap et de la Vie Éducative et aussi Stéphane BIJOUX, Député Européen français qui était à ce moment à l’Île de La Réunion.
Durant cet après-midi, les jeunes ont échangé et débattu sur la proposition Provox « Participation et Inclusion » en interpellant le Département sur les difficultés des jeunes à se faire entendre. Les propositions qui ont ainsi remporté le plus de votes dans leurs ordres de priorité sont :
En première place le fait de réduire les inégalités territoriales de l’île de la Réunion. Le niveau géographique influence les échanges entre les jeunes et l’Etat. Il est nécessaire d’impliquer les jeunes dans les politiques en prenant en compte la disponibilité des jeunes, leurs spécificités, leurs langages, dans la création des espaces de participations jeunes.
En seconde positions, nous avons ainsi : Créer des espaces de discussions plus adaptés, bienveillants, accueillants, SANS DISCRIMINATIONS, donc plus accessible pour créer des liens entre tous les citoyens. S’exprimer et être écouté en toutes circonstances. Un espace de discussion ce n’est pas seulement formel, ils existent aussi à travers la sphère familiale, scolaire, amicale. #liberoutparole #liberoutkoze
Puis enfin : Comment à travers une pluralité d’engagement lutter contre les préjugés. On trouve les préjugés dans les généralités qui sont faite par la société. Par exemple on peut parler des femmes en politiques ou des personnes en situation de handicap en valorisant des parcours inspirants, valorisants afin de changer profondément ces généralités.
Les jeunes ont pris pleinement conscience des enjeux de l’Union Européenne mais aussi du rôle des parlementaires et ont manifesté un enthousiasme certain à prendre part à cette journée enrichissante et exceptionnelle.
Nous tenons à remercier tous les participant.e.s pour leur engagement et leur envie de faire évoluer les choses. C’est grâce à ces temps et cette motivation que la Jeunesse pourra prendre entièrement sa place au sein des politiques !