Face à la flambée des cas de Covid en France depuis la rentrée, les dirigeants du pays ont décidé d’imposer un couvre-feu et de tenter de contenir la saturation des hôpitaux. Cette mesure concerne Paris et toute l’Île-de-France, ainsi que 8 métropoles particulièrement touchées par l’épidémie (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Aix-Marseille, Lille, Rouen, Toulouse et Montpellier) UNE). Jean Castex a fourni des détails sur le couvre-feu lors d’une conférence de presse avec plusieurs ministres jeudi.
L’objectif du gouvernement est clair : réduire le nombre d’infections quotidiennes au coronavirus. Emmanuel Macron a déclaré dans une interview télévisée le mercredi 14 octobre que le gouvernement doit prendre des « mesures plus strictes » que celles prises ces derniers mois pour réduire la pollution. Le couvre-feu entrera donc en vigueur à minuit ce vendredi, et non samedi 17 octobre comme initialement annoncé. Il sera effectif « pendant au moins quatre semaines ».
Réservé en temps de guerre
Mesure exceptionnelle réservée au temps de guerre, il s’agit du premier couvre-feu en temps de paix de l’histoire de la capitale française. Pour mémoire, Paris n’a jusqu’ici connu que deux couvre-feux. Le premier a eu lieu durant l’occupation de la capitale par les nazies le 14 juin 1940. Le couvre-feu était effectif de 20 heures à 6 heures du matin jusqu’à la libération de Paris le 25 août 1944.
Le second a eu lieu dix ans plus tard, toujours en temps de guerre. Cette fois, la France a commencé à agir et ne l’appliquait qu’aux « musulmans français en Algérie ». Ce qui était jugé discriminatoire à l’époque. Cette mesure a été proposée pour la première fois par le gouverneur Maurice Papon en 1958. Le couvre-feu durera jusqu’à la signature du cessez-le-feu le 19 mars 1962, marquant l’indépendance de l’Algérie après huit ans de guerre. Avant cette date, le 8 février 1962, neuf Cégétistes ont été tués lors d’une manifestation anti-OEA à la station de métro Charonne et ont été tués par des policiers à coups de matraque.