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La vaccination : l’arme décisive pour endiguer l’épidémie de chikungunya à La Réunion

Alors que l’épidémie de chikungunya continue de s’étendre sur l’île de La Réunion, les autorités misent sur la vaccination pour protéger les plus vulnérables et contenir la flambée épidémique. Une campagne ciblée débute ce lundi 7 avril, portée par l’urgence sanitaire et la mémoire douloureuse de 2006.

Avec plus de 20 000 cas recensés depuis le début de l’année, et un pic épidémique attendu d’ici la mi-avril, La Réunion revit les heures sombres de l’épidémie de chikungunya de 2005-2006. Le virus, transmis par le moustique tigre, touche désormais l’ensemble du territoire, avec une intensité particulière à Saint-Denis et Saint-Pierre. Face à la saturation des hôpitaux et à une population fragilisée, l’heure est à la mobilisation générale. Et au cœur de cette réponse : le vaccin.

Un plan blanc déclenché, une vaccination ciblée

Depuis le 4 avril, le plan blanc a été activé dans les hôpitaux de l’île pour faire face à l’afflux de patients. Certaines opérations non urgentes sont déprogrammées, et des personnels médicaux sont rappelés. « Nous faisons face à une tension capacitaire maximale », alerte le CHU Sud.

Mais la riposte ne s’arrête pas là. À partir du 7 avril, une campagne de vaccination est lancée, priorisant les personnes de plus de 65 ans et les personnes à comorbidités, particulièrement exposées aux formes graves du chikungunya. 40 000 doses sont d’ores et déjà disponibles dans les pharmacies, avec 50 000 autres en commande, attendues d’ici fin avril.

Un vaccin éprouvé, un espoir solide

Le vaccin utilisé, Ixchiq, mis au point par le laboratoire franco-autrichien Valneva, est le seul vaccin actuellement disponible en Europe contre le chikungunya. Autorisé en 2024, il représente une avancée majeure dans la lutte contre ce virus, longtemps resté sans solution préventive. Pour Gérard Cotellon, directeur général de l’ARS, cette campagne vaccinale est « notre meilleure chance de limiter l’impact humain de cette crise ».

Le président de la République, Emmanuel Macron, a exprimé sur X sa solidarité avec les Réunionnais, et assuré que la vaccination serait gratuite pour les personnes éligibles.

Un enjeu collectif

En 2006, près d’un tiers de la population réunionnaise avait été contaminé, avec plus de 200 décès. Aujourd’hui, les autorités misent sur la mémoire collective pour faire adhérer la population à cette campagne. « La vaccination n’est pas seulement un geste individuel, c’est un acte de protection collective », rappelle un médecin du CHU de Saint-Denis.

Si les efforts de démoustication se poursuivent, ils ne suffisent plus à eux seuls à contenir la vague actuelle. Seul un large accès à la vaccination pourra freiner la propagation du virus et éviter de nouvelles pertes humaines.

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