Dix jours après son arrivée à Matignon, François Bayrou poursuit l’élaboration de sa feuille de route. Malgré les critiques, le Premier ministre refuse de suspendre la réforme des retraites de 2023 et affiche une volonté ferme de maintenir le cap. Dans une interview accordée le lundi 23 décembre, il a confirmé que les consultations se poursuivraient jusqu’à l’été 2024, sans remettre en question la réforme.
Un gouvernement dévoilé et des réactions contrastées
Le gouvernement de François Bayrou, annoncé le lundi soir, marque un tournant politique avec plusieurs nominations remarquables. Manuel Valls prend la tête du ministère des Outre-mer, tandis que Gérald Darmanin est nommé à la Justice et Élisabeth Borne à l’Éducation nationale. François Bayrou a qualifié cette équipe de “collectif d’expérience” pour répondre aux attentes des Français.
Cependant, les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. Olivier Faure, du Parti socialiste, parle d’une “provocation”, tandis que Jordan Bardella du Rassemblement national dénonce “une coalition de l’échec”. Même parmi les Républicains, le soutien est conditionné. Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a souligné que leur appui serait “exigeant et décidé texte par texte”.
Une composition marquée par l’expérience et la continuité
Parmi les nominations notables, Eric Lombard, ancien directeur de la Caisse des dépôts, devient ministre de l’Économie, tandis que François Rebsamen hérite du portefeuille de l’Aménagement du territoire. Marie Barsacq, impliquée dans l’héritage des Jeux de Paris 2024, prend la tête du ministère des Sports.
Certains ministres sont reconduits, comme Bruno Retailleau à l’Intérieur ou Rachida Dati à la Culture. Catherine Vautrin, quant à elle, obtient un ministère élargi regroupant Travail, Santé, Solidarité et Familles.
Une gouvernance sous haute pression
Alors que François Bayrou affirme être “persuadé” de ne pas être censuré, les défis restent immenses. La réforme des retraites demeure un sujet brûlant, tout comme la nécessité de rassembler des soutiens au sein de l’Assemblée. Le Conseil des ministres prévu le 3 janvier 2024 sera une première étape cruciale pour cette équipe gouvernementale.