C’est un débat qui a secoué le microcosme politique ces dernières semaines. Dans la soirée de mardi, L’Assemblée nationale a adopté le deuxième article sur le projet de loi constitutionnelle et la révision constitutionnelle.
Les dispositions prévoient d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme. Le texte a été adopté à 23 h 20 par 162 voix pour, 148 contre et 22 abstentions.
Le vote du deuxième article n’a apparemment pas suscité l’enthousiasme dans le clan réunionnais. Seulement deux députés ont pris part à la session malgré l’aspect primordial de cette consultation. Monique Orphé s’est abstenue et Jean Jacques Vlody a voté Oui.
Quant à la révision constitutionnelle, les élus ont été plus en enclins à être « pour » avec 4 voix en faveur de cette révision, une contre et 2 abstentions. Ericka Bareigts (PS), Jean-Jacques Vlody (PS), Patrick Lebreton (PS) et Jean-Claude Fruteau (PS) ont voté pour, suivant la tendance du Parti Socialiste. Le petit contre-pied est venu de Monique Orphé (PS) qui s’est abstenue tout comme Thierry Robert (MODEM). Seule Huguette Bello (DVG) a voté contre.
L’aile réunionnaise du PS a respecté les consignes en faveur d’un texte qui peut nuire de manière fondamentale à la liberté individuelle et qui remet en cause l’essence même d’un Etat : ses citoyens. La navette entre le Sénat, où les Républicains sont majoritaires et l’Assemblée Nationale risque de s’éterniser. Les analystes politiques prédisent déjà que le texte serait mort-né.
Au vu de la participation plus que modérée des élus, cette révision constitutionnelle rencontrera des difficultés supplémentaires pour obtenir une majorité des trois cinquièmes, pour que le texte puisse être d’entériner par le Parlement réuni en congrès.