Le ministre des Outre-mer a enchaîné les rencontres ce lundi 7 avril, entre gestion de crise post-cyclonique, lancement de la vaccination contre le chikungunya et enjeux européens. Une journée marquée par la densité des sujets abordés, entre urgence et prospective.
La journée a débuté tôt pour Manuel Valls. En visite officielle à La Réunion, le ministre des Outre-mer a entamé ce lundi 7 avril sa deuxième journée dans l’île par une réunion à la préfecture avec les représentants du monde agricole. Si les attentes étaient fortes après le passage du cyclone Garance, les aides financières promises par l’État tardent à se concrétiser, cinq semaines après le sinistre. Le ministre s’est voulu rassurant, appelant à une « solidarité nationale pleine et entière ».
Dans la foulée, le ministre a rencontré les élus locaux pour évoquer la gestion de l’après-cyclone, un exercice délicat dans un département où les infrastructures, notamment routières et agricoles, ont été particulièrement affectées.
Innovation et santé : deux priorités affichées
Entre deux réunions de crise, Manuel Valls s’est rendu au Village by CA, à Saint-Denis, pour une séquence consacrée à l’innovation. L’objectif affiché : soutenir les filières locales d’avenir, en particulier dans le numérique, l’agriculture durable et l’économie circulaire. « L’innovation est un levier de transformation pour les Outre-mer », a déclaré le ministre, appelant les institutions à « mieux accompagner les porteurs de projets ».
Mais c’est sur le front sanitaire que s’est jouée l’une des séquences les plus symboliques de la journée. À 15 heures, à la pharmacie du Tamarinier à l’Étang-Salé, le ministre a lancé officiellement la campagne de vaccination gratuite contre le chikungunya, à destination des publics les plus fragiles. Face à la résurgence de l’épidémie, le plan blanc est activé dans les hôpitaux, suscitant les inquiétudes des personnels de santé. La CGTR Santé alerte notamment sur la surcharge de travail des agents, déjà éprouvés par des mois de tensions dans le secteur.
Lutte contre les violences intrafamiliales et coopération européenne
En fin de journée, Manuel Valls a poursuivi sa visite sur un autre front : celui des violences au sein des familles. À la gare routière de Saint-Denis, trois dispositifs innovants lui ont été présentés, dont le « Pack Nouveau Départ », censé faciliter la mise à l’abri et la reconstruction des victimes. « La lutte contre les violences intrafamiliales doit devenir une priorité partagée entre l’État, les collectivités et les associations », a insisté le ministre.
Enfin, la journée s’est conclue au MOCA, à Saint-Denis, par le coup d’envoi de la conférence des présidents des Régions ultrapériphériques de l’Union européenne (RUP). Accueilli par la présidente de la région, Huguette Bello, Manuel Valls y a rappelé « le rôle stratégique » que jouent ces territoires éloignés dans l’équilibre européen, tant sur le plan de la biodiversité que de la géopolitique régionale.
Une journée dense, marquée par une pluralité de thématiques, et qui illustre les nombreux défis auxquels La Réunion – comme les autres territoires ultramarins – doit aujourd’hui faire face.