Au moment où les citoyens réunionnais sont appelés à serrer la ceinture. Et où les difficultés économiques font que les travailleurs doivent parfois avoir deux emplois ou plus pour boucler les fins du mois. Il y a des exceptions. Elles viennent ceux qui théoriquement doivent montrer l’exemple. Et dans les entreprises, même dans les écoles, l’absentéisme n’est toléré que dans des cadres très précis. Pendant ce temps, les trois sénateurs réunionnais trustent le dernier rang des bancs en ce qui concerne l’assiduité au sénat, c’est ce que révèlent les documents établis par l’Observatoire citoyen de l’activité parlementaire.

Paul Vergès, Didier Robert et Michel Fontaine sont tout simplement les trois derniers en termes de semaine d’activité (nombre de semaines où le sénateur a été relevé présent en commission ou a pris la parole, même brièvement en hémicycle). 0 semaine pour Paul Vergès, trois semaines pour Didier Robert et 7 semaines pour Michel Fontaine. Les données publiées par l’Observatoire citoyen de l’activité parlementaire accablent clairement les trois sénateurs.

 

Sur les 12 derniers mois, seul Michel Fontaine a écrit un rapport. Paul Verges a signé 26 amendements, 157 pour Didier Robert, 55 pour Michel Fontaine et 150 pour Michel Vergoz. Michel Fontaine est le plus actif des trois. Il a posé 19 questions écrites, 1 pour Didier Robert et aucune pour Michel Vergoz. Ces chiffres démontrent le peu d’intérêt pour nos sénateurs pour, d’abord, leur responsabilité et, ensuite, pour le développement de l’île.

 

Les quatre sénateurs se réfugient derrière l’excuse de l’éloignement et profitent également de la dérogation votée le 13 mai 2015 au sein de la Chambre haute. Les sénateurs ultramarins ne sont pas tenus aux mêmes exigences que leurs homologues métropolitains. Pour rappel, le Sénat avait voté une résolution pour mettre à l’amende l’absentéisme des élus au Palais du Luxembourg, à la fois sur l’indemnité de fonction et sur l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Mais les sénateurs ultramarins avaient obtenu une dérogation spéciale du fait de leur « éloignement ». Une mesure exceptionnelle que profitent pleinement Paul Vergès, Didier Robert et Michel Fontaine.