Il avait 45 ans. Samuel Paty enseignait l’histoire-géographie au sein du collègue Bois d’Aulne. Il a été sauvagement assassiné le vendredi 16 octobre, dans une rue proche de l’établissement, par un Russe de 18 ans, qui a été ensuite abattu par les policiers.
Ses élèves et son entourage parlaient de lui comme un « prof sympa », un bon « pédagogue ». Mais il savait aussi serrer la vis quand il le fallait. Il sortait tout juste d’une heure avec des cinquième sur les inégalités et la pauvreté dans le monde quand le drame est survenu.
Le père de famille était pleinement investi dans sa mission. « Il était à fond dans son métier », qu’il « aimait beaucoup », confie Martial, interrogé par le quotidien Ouest France. Tous les ans, il parlait de la liberté d’expression dans le programme pour l’enseignement moral et civique. Il avait pris cette initiative par rapport à l’attentat de Charlie Hebdo. Il montrait ces images, les caricatures, mais il prévenait d’avance ses élèves qui seraient « choqués » par une telle approche.
Cette année, l’ambiance était davantage délétère. Un parent d’élève avait lancé sur les réseaux sociaux une vidéo, dans laquelle il qualifiait l’enseignant de « voyou » qui « ne doit plus rester dans l’Éducation nationale » et invite d’autres parents d’élèves à se mobiliser. Pourtant, Samuel Paty était présenté comme un homme de passion et de dialogue.
Fils d’un couple d’instituteurs, originaire de la région lyonnaise, il a eu un parcours déjà tout tracé : l’université, puis une formation de professeur. Le professeur enseignera dans plusieurs établissements de Seine-et-Marne : Torcy, Meaux, Champagne-sur-Seine, et plus récemment, dans les Yvelines, au collège de Conflans-Sainte-Honorine. Ses anciens élèves décrivent « un professeur atypique, investi dans son travail, discret, tout en étant proche de ses élèves ».
Samuel Paty est devenu un symbole de la liberté d’expression. Un hommage national lui sera rendu ce soir dans la Cour d’Honneur de la Sorbonne. Il recevra la Légion d’Honneur, à titre posthume.
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