C’est un constat implacable. La presse écrite est en train de perdre de la vitesse. A l’échelle mondiale, elle recule nettement et est concurrencée sévèrement par les titres digitaux. Les pertes avoisineraient près de 10% de lecteurs par an. Les médias digitaux prennent de plus en plus de place au détriment des médias traditionnels. La presse écrite en est la première victime, elle subit de plein fouet les assauts d’internet. Il faut dire que l’information numérique est instantanée, rapide et accessible à moindre coût.
A La Réunion, l’un des symboles de ce déclin est le cas du Journal de l’Ile de la Réunion (JIR). Depuis des années, le quotidien phare est devenu un véritable gouffre financier. Le journal a accumulé des dettes énormes auprès de nombreux créanciers. Malgré des efforts financiers conséquents, Abdul Cadjee, le grand patron du journal, a fini par jeter l’éponge. Le JIR sera placé en règlement judiciaire la semaine prochaine. Le dossier devrait être déposé devant le tribunal de commerce de Saint-Denis le 3 février prochain. Ce qui permettra au titre d’avoir un bol d’air frais momentanément mais à long terme c’est le modèle économique qui est remis en question.
Globalement, les raisons de la désaffection à l’égard de la presse papier tiennent à une multitude de facteurs, comme la distribution défaillante et coûteuse, mais surtout le développement d’Internet. Les habitudes de consommation des lecteurs se sont modifiées : ils veulent trouver dans le papier ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs gratuitement. Ainsi, le lectorat du JIR a littéralement fondu au fil des décennies. Il ne serait plus tiré qu’à 8 000 exemplaires. C’est tout un modèle économique qu’il faut repenser pour que la presse retrouve sa vigueur d’antan.