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Assassinat de Samuel Paty : malgré les filtres, le rôle des réseaux sociaux est toujours en question

Le vendredi 16 octobre, le professeur Samuel Paty avait été sauvagement assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Un hommage national lui sera rendu ce mercredi 21 octobre. Pour les autorités, les coupables sont tous désignés : les réseaux sociaux. D’ailleurs, Facebook, Twitter, YouTube et WhatsApp est au cœur de l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty. Les géants du numériques ont d’ailleurs été convoqués par Marlène Schiappa.

Ce n’est pas la première fois que les autorités ont dans leur viseur les géants du net. En 2015, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait insisté sur le fait que « nous avons besoin que les entreprises du Net comprennent qu’elles ont un rôle important à jouer », après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher. Marlène Schiappa enjoint aussi les géants du net de prendre les taureaux par les cornes.  « Je veux que les réseaux sociaux prennent leur responsabilité ».

La diffusion de contenus illicites et de messages haineux est mise en cause. Dans le cas de l’assassinat de Samuel Paty, la vidéo du père d’élève qui a proféré des accusations envers le professeur d’histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine. Le père de famille avait publié, quelques jours avant le drame, une publication sur Facebook dans laquelle il racontait le moment où le professeur avait montré les caricatures en classe. Il avait surenchéri le lendemain avec une vidéo dans laquelle il qualifiait Samuel Paty de « voyou » qui propageait « la haine » et invitait « tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ce comportement ou tous ceux qui ont rencontré des difficultés (…) si vous voulez qu’on soit ensemble et qu’on dise stop, envoyez-moi un message. » C’est un facteur essentiel dans l’acte terroriste qui a conduit jusqu’à l’assassinat de Samuel Paty.

Les réseaux sociaux auraient-ils joué un rôle déterminant dans ce drame ? Tout d’abord, Abdouallakh Anzorov, auteur de l’attaque de Conflans abattu par les forces de l’ordre peu après le meurtre, n’était pas un élève du professeur Paty ; sur le réseau Twitter, il communiquait sous le profil @Tchétchène_270. Son profil Twitter avait fait l’objet de plusieurs signalements depuis l’été : un mois avant le crime sur la plate-forme Pharos pour « apologie de la violence, incitation à la haine, homophobie et racisme » ; le 27 juillet, par la Licra, pour un « tweet à caractère antisémite ».

Les réseaux sociaux tentent de mettre en place des pares-feux pour éviter les contenus attisant la haine. La firme de Mark Zuckerberg a mis en place par exemple un algorithme capable en théorie de limiter la portée des fake-news. « Click-Gap » a un but est d’évaluer l’authenticité et la valeur d’un site et d’en réduire la visibilité s’il est jugé de mauvaise qualité. L’algorithme fait partie d’une stratégie baptisée « Remove, reduce and inform » (retirer, réduire et informer). Lancée en 2016, son but est de mieux modérer les « contenus problématiques ». Cependant, force est de constater que la portée des actions est encore relativement faible et se répercute davantage sur les sites pas forcément problématiques que sur les détenteurs de comptes qui affichent ouvertement des messages de haine.

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