Ce samedi, une nouvelle victime a témoigné des agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre, ajoutant son histoire à celles de sept autres femmes recensées dans un rapport récent. Cette fois, c’est une infirmière qui a livré son témoignage à France Inter, relatant des faits qui remontent à 2006.

L’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, était alors soigné dans un hôpital militaire en Île-de-France, où la victime travaillait. Lors d’une visite dans la chambre du prêtre, l’infirmière affirme avoir été agressée : « Il s’est levé, il a marché, il m’a agrippé les deux seins », raconte-t-elle. Selon elle, l’abbé Pierre, qui semblait pleinement conscient de ses actes, aurait prétexté avoir besoin de soutien pour marcher.

Elle se souvient lui avoir répondu : « Dans cette grande chambre, vous n’avez trouvé que mes seins pour vous tenir. » Après avoir parlé de cet incident à ses collègues, plusieurs d’entre elles ont confirmé avoir subi des attouchements similaires. « Deux ou trois autres collègues m’ont dit : moi aussi, il m’a touché les seins », a-t-elle ajouté.

Ces témoignages font écho au rapport publié par la Fondation abbé Pierre, qui documente les agressions sexuelles perpétrées par le prêtre entre la fin des années 70 et 2005. Six femmes ont décrit des palpations de la poitrine, tandis qu’une septième a rapporté des propos sexistes.

L’infirmière, aujourd’hui quadragénaire, n’avait pas rendu cette agression publique auparavant, ignorant que d’autres femmes avaient subi les mêmes gestes de la part de l’abbé Pierre. Peu avant sa mort en 2007, à l’âge de 94 ans, le prêtre avait reconnu avoir « cédé à la force du désir » à plusieurs reprises, admettant ainsi ses comportements inappropriés.