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Trois Bassins un infirmier libéral condamné pour agression sexuelle sur une patiente

Le tribunal correctionnel de Saint-Pierre a rendu son verdict dans une affaire qui a bouleversé Trois Bassins. Un infirmier libéral de 59 ans, exerçant depuis trente ans, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur une patiente lors d’un soin gynécologique. L’affaire met en lumière la question du respect de la distance thérapeutique entre soignants et patients.

Les faits à l’origine de la condamnation

Le 14 janvier 2024, David* est appelé au domicile d’une patiente récemment opérée d’un kyste vulvaire. Il doit assurer le suivi post-opératoire et remplacer une mèche. Alors que la jeune femme est allongée sur le dos dans son lit, l’infirmier effectue le soin en son absence de sa compagne, qui se trouve dans une autre pièce.

Lors de son audition, la victime rapporte un comportement inapproprié : “Comme pour un enfant, il m’a fait un bisou quand il a remplacé la mèche et un autre quand c’était fini.” Profondément troublée, elle s’isole dans la salle de bain une fois le soin terminé. Quelques heures plus tard, elle reçoit un message de l’infirmier affirmant avoir été “traumatisé” par sa souffrance, tout en la qualifiant de “merveilleuse”. Ces propos l’incitent à porter plainte.

Une version contestée par l’infirmier

Devant la justice, David conteste la qualification des faits. Il reconnaît un “bisou sur le nombril”, présenté comme un “geste de compassion et de consolation”. Selon lui, son message a été “mal interprété” et ne traduisait aucune intention malveillante.

Cependant, l’expertise psychologique réalisée sur la victime atteste d’un profond retentissement émotionnel. L’Ordre des infirmiers, constitué partie civile, insiste sur le fait que “la distance thérapeutique n’a pas été respectée”. La représentante de l’Ordre rappelle qu’aucun baiser, même sur le ventre d’un patient, n’est tolérable dans la pratique infirmière.

Un verdict exemplaire

Le parquet qualifie l’acte d’agression sexuelle et souligne que le message envoyé à la victime traduit une “attirance” pour elle. Il requiert une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire, accompagnée d’une interdiction d’exercer.

De son côté, la défense plaide la relaxe, estimant qu’il s’agit d’un malentendu et non d’une infraction pénale. L’avocat de l’infirmier avance que son client a simplement voulu apaiser la douleur de sa patiente et que ses gestes ne revêtaient aucune connotation sexuelle.

Le tribunal ne retient pas cette ligne de défense. David est condamné à 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer sa profession pendant un an. Il doit également verser 3 000 euros de préjudice moral et 240 euros de préjudice matériel à la victime. L’Ordre des infirmiers reçoit 1 euro symbolique en réparation.

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