Éloïse Raffin, une jeune femme de 22 ans originaire de Rodrigues, est accusée du meurtre de ses deux filles dans l’espace de deux mois. Cette affaire tragique soulève plusieurs questions concernant les événements entourant ces décès et les conditions qui ont conduit à cette situation.
Le décès de Léanne Elliana Cupidon
Le 19 septembre 2024, Léanne Elliana Cupidon, âgée de trois ans, meurt après avoir été conduite à l’hôpital de Crève-Cœur à Rodrigues. La cause initiale de sa mort aurait été une maladie liée à son épilepsie, selon sa mère, Éloïse Raffin. Cependant, des éléments ont retenu des interrogatoires, notamment la présence d’une bosse sur la tête de l’enfant, que son père, Jokenson Cupidon, a remarqué lors de la prise en charge du corps. Ce dernier avait demandé à plusieurs reprises une autopsie, mais Éloïse n’a pas accédé à cette demande. Le décès de la petite Léanne est alors resté non expliqué de manière officielle.
La mort d’Esteer Énaelle Jolicoeur
Le 25 novembre 2024, Esteer Enaelle Jolicoeur, âgée de 18 mois, est hospitalisée à Port-Louis après avoir été transportée dans un état grave. L’autopsie révèle qu’elle est décédée des suites d’une hémorragie méningée, provoquée par un coup violent au niveau du front. Initialement, Éloïse Raffin avait déclaré aux médecins que son enfant s’était endormie après un repas et ne s’était pas réveillée. Cependant, après l’autopsie et les résultats de l’enquête, elle a reconnu avoir frappé la petite fille dans un moment de colère. Ce meurtre présumé s’est produit au domicile du frère d’Éloïse, où la mère et l’enfant résidaient temporairement pour des soins médicaux.
Un passé marqué par des abus
Éloïse Raffin a grandi dans un environnement marqué par des violences. Selon des témoignages de ses proches, elle aurait été victime d’abus sexuels répétés par un pasteur à Rodrigues, une affaire qui a défrayé la chronique en 2021. Bien que cette situation ait eu un impact profond sur sa santé mentale, Éloïse n’aurait pas reçu de suivi psychologique adapté après ces événements traumatisants, ni après la perte de sa première fille.
Les failles du système
L’affaire soulève des questions sur le soutien aux victimes de violences et aux mères en situation de détresse. Le manque d’accompagnement psychologique, notamment après la mort de la première enfant, semble avoir aggravé la situation de la jeune femme. Les services sociaux et médicaux n’ont pas intervenir de manière adéquate, malgré les signes évidents de souffrance psychologique.
Le rôle du père dans l’enquête
Le père de la première victime, Jokenson Cupidon, a demandé la réouverture d’une enquête concernant le décès de Léanne. Selon lui, l’absence d’autopsie et les circonstances suspectes entourant la mort de l’enfant justifient une nouvelle enquête pour déterminer si un acte criminel est à l’origine de son décès.
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