Depuis plusieurs mois, une vaste affaire d’escroquerie secoue La Réunion. Des dizaines de personnes affirment avoir été piégées par un individu ou un réseau opérant sous couvert de prestations diverses, notamment dans les secteurs du bâtiment ou de la vente de véhicules. Le schéma est bien huilé : un premier contact rassurant, une relation de confiance qui s’installe, un acompte versé ou un bien remis… puis le silence total.

Les profils de victimes sont variés, mais les témoignages concordent. À chaque fois, l’escroc se montre convaincant, adopte un discours personnalisé et utilise les bons mots pour gagner la confiance. Il s’adapte, promet, rassure. Jusqu’au moment où tout s’effondre : aucun chantier ne débute, aucun rendez-vous n’est honoré.

Les préjudices varient de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Pour certains, il s’agit d’un acompte pour des travaux jamais réalisés ; pour d’autres, d’un véhicule vendu et récupéré sans qu’aucun paiement ne soit jamais effectué. Le phénomène semble se répéter depuis au moins deux ans.

Ce type d’escroquerie ne se limite pas à La Réunion. En France métropolitaine, des cas similaires ont émergé autour de la rénovation énergétique, des investissements frauduleux, ou encore des ventes fictives en ligne. Partout, le principe reste le même : séduire, capter l’attention, encaisser… et disparaître.

Dans l’océan Indien également, des affaires du même genre ont été recensées. Elles traduisent une même tendance : celle d’une criminalité discrète, souvent peu visible, mais dont les effets sont bien réels sur le quotidien des victimes.

Face à cette recrudescence, il devient crucial d’adopter des réflexes simples : éviter les paiements en espèces, vérifier systématiquement les identités et statuts légaux des prestataires, exiger des traces écrites, et ne pas hésiter à alerter les autorités en cas de doute.

Pour les victimes, les conséquences ne sont pas uniquement financières. Le sentiment de trahison, la honte parfois d’avoir été dupé, et la lenteur des procédures judiciaires renforcent le sentiment d’impuissance. Pourtant, chaque signalement compte pour faire cesser ces pratiques. Car derrière chaque arnaque, c’est un peu de confiance sociale qui disparaît.