Didier Ratsiraka a 10 ans lors du massacre de dizaines de milliers de malgaches par l’armée française, le 29 mars 1947. Son décès, le 28 mars 2021 et ses obsèques, le lendemain au Mausolée du 29 mars , symbolisent le parcours d’un Malagasy au service de son pays et d’un anticolonialiste conséquent.
Après de brillantes études, au Collège Saint Michel de Tananarive (1953), puis en prépa au Lycée Henri IV, à Paris (1958), il intègre l’Ecole Navale de Brest, en 1960, d’où son surnom d’Amiral. Cette année-là, l’indépendance de Madagascar est proclamée le 26 juin.
A cet âge, une série d’événements ont déjà marqué sa conscience politique. En 1953, la France, libérée de l’occupation nazie en 1945, s’enlise au Vietnam et, en 1954, elle exile le Roi du Maroc à Antsirabé. A Paris, il fait connaissance de plusieurs étudiants africains qui deviendront, comme lui, dirigeants de leurs pays respectifs.
Il suit l’actualité du monde progressiste, s’intéresse aux leaders des non-alignés et affectionne des dirigeants comme le général vietnamien Giap qui a défait l’armée française ou le général égyptien Abdel Nasser qui a nationalisé le Canal de Suez.
De retour dans son pays, il vit la fin troublée du règne du président Tsiranana, en 1972. Les militaires seront appelés à restaurer l’ordre. Il participe au pouvoir de 1972 à 1975 dans les gouvernements du Général Gabriel Ramanantsoa et le Colonel Richard Ratsimandrava, connu pour ses réformes ambitieuses: « fokonolona » à la base, malgachisation du pays et décentralisation des institutions politiques. En 1975, ce dernier fut assassiné au bout de 6 jours de présidence. Le Directoire Militaire confia le pouvoir à l’Amiral Ratsiraka.
Il sera élu 2 fois et sera contraint de démissionner suite à des manifestations qui ont débouché sur des morts et dont il en sera responsable.
En externe, il a défendu des positions progressistes, anti-impérialistes et anti-colonialistes. Il a soutenu la libération de l’Angola et du Mozambique. Il a mis son pays au service de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud. Il a milité en faveur de l’Océan Indien, démilitarisée et la dénucléarisée.
En interne, originaire de Tamatave, il a milité en faveur de l’unité du pays et vise l’autosuffisance alimentaire. Dès 1979, il a sorti son pays du Franc CFA. C’était un nationaliste convaincu qui souhaitait effacer l’humiliation infligée à la population malgache par l’occupation coloniale, les assassinats politiques, les déportations, puis l’annexion pure et simple du pays par un vote des Députés Français, en 1896 !
Son enterrement au Mausolée du 29 mars 1947 est un événement qui le considère comme un héros de l’Histoire Malagasy. Le PCR adresse à sa femme, ses proches ainsi qu’au peuple Malagsy ses sincères condoléances.
Fait à Saint Denis, le 29 mars 2021.
Pour le Bureau de Presse du Parti communistes Réunionnais,
Ary YEE CHONG TCHI KAN