Depuis ces derniers jours, la prison de Saint-Denis est le théâtre d’une série d’incidents violents qui ont secoué le personnel pénitentiaire et attisé les craintes quant à la sécurité à l’intérieur de l’établissement.
En l’espace de seulement 24 heures, deux agents de la prison ont été victimes d’agressions perpétrées par des détenus. L’un a été violemment frappé au bras, tandis que l’autre a subi des coups au visage, nécessitant des soins médicaux urgents. Ces attaques ont suscité un profond sentiment d’insécurité parmi les fonctionnaires de la prison, qui ont exprimé leur solidarité en débrayant ce mardi matin.
Privés du droit de grève, les membres du personnel ont choisi de manifester leur inquiétude en cessant le travail pendant une heure, avant de reprendre leurs fonctions. Ce geste symbolique visait à attirer l’attention des autorités sur la détérioration des conditions de travail et le climat d’insécurité croissant au sein de l’établissement.
Vincent Pardoux, secrétaire régional de FO Justice Réunion Mayotte, a déclaré : “Ce débrayage est un appel à l’aide. Nous sommes profondément préoccupés par la multiplication des actes de violence à l’égard du personnel pénitentiaire. Nous demandons des mesures concrètes pour garantir la sécurité de chacun.”
Ces récentes agressions s’inscrivent dans un contexte de tension croissante au sein de la prison de Saint-Denis. Dimanche déjà, un agent avait été pris pour cible par un détenu, et hier, deux surveillants ont été attaqués par un prisonnier à leur retour de promenade.
Les syndicats dénoncent également la surpopulation carcérale qui règne dans l’île, pointant du doigt ses conséquences néfastes sur la sécurité et le bien-être des détenus et du personnel. Le centre pénitentiaire de Domenjod, conçu pour accueillir 560 détenus, en compte actuellement 800, exacerbant ainsi les tensions et les risques d’incidents.