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Danemark : des abattages massif pour contrer un nouveau virus mutant

© Henning Bagger/AP/SIPA

Une autre pandémie en perspective ? Une actualité terrifiante sème le trouble. Au Danemark, des visons porteurs de versions mutantes du coronavirus ont contaminé des êtres humains et rappelle furieusement le début du Covid-19.

Impact sur le vaccin

Le phénomène est observé depuis quelques mois. Les Pays-Bas, le Danemark, les États-Unis ou encore l’Espagne ont observé des contaminations au Sars-CoV-2, le coronavirus responsable du Covid-19, dans des élevages de visons. En réaction immédiate, le Danemark a décidé d’abattre tous ses visons, de peur que l’une des mutations n’affecte l’efficacité d’un futur vaccin contre le Covid-19. L’une de ces souches mutantes, baptisée Cluster 5, inquiète plus particulièrement les chercheurs. Au moins 12 personnes ont été infectées par ce virus mutant au Danemark.

Si la chauve-souris et le pangolin sont les deux animaux soupçonnés d’héberger des coronavirus proches du SARS-CoV-2, les visons sont donc les prochains sur la liste. « Le Danemark risque de devenir un nouveau Wuhan », s’est même avancé à dire le professeur de microbiologie Hans Jørn Kolmos au journal Jydske Vestkysten. « Nous pourrions être connus comme le pays qui a ruiné les six derniers mois de travail sur les vaccins », prévient Thomas Funding, journaliste politique pour l’Avisen Danmark. 

« Des études préliminaires suggèrent que ce virus du groupe 5 présente une sensibilité réduite aux anticorps (…) par rapport au virus non muté. Cela a été démontré dans des expériences. Cette découverte est préoccupante car elle pourrait potentiellement avoir un impact sur l’avenir d’un futur vaccin », souligne sur ce point le laboratoire danois Statens serum institute.

Situation sérieuse 

D’où vient le coronavirus responsable de la maladie, le SARS-CoV-2 ? L’origine animale du virus ne fait aucun doute. La chauve-souris et le pangolin sont au cœur de l’enquête génétique. Une étude parue dans Science Advances a comparé des génomes de coronavirus de chauves-souris et de pangolins disponibles sur les bases de données publiques avec ceux des trois coronavirus : SARS-CoV, SARS-CoV-2 et le MERS-CoV. 

Le virus du SARS-CoV-2 est une mosaïque de plusieurs coronavirus de chauves-souris et de pangolins, et serait issu de plusieurs évènements de recombinaison. La version mutée se serait transmise à l’homme et aurait occasionné l’une des pandémies les plus meurtrières.

C’est le même phénomène qui commencerait à émerger. Les visons transportent une version « mutée » du coronavirus, qu’ils peuvent transmettre aux humains. Au Danemark, près de 273 contaminations liées à des visons ont été recensées à ce jour. Si les autorités danoises prennent la situation très au sérieux, ce n’est pas en raison d’effets plus graves observés chez les porteurs de cette nouvelle souche mais parce qu’elles craignent que les anticorps humains soient moins efficaces pour lutter contre ce coronavirus mutant. Des abattages massifs de ce petit mammifère élevé pour sa fourrure ont été décidés.

Souche 

La souche « cluster 5 » pourra-t-elle occasionné une nouvelle pandémie ? Sur Twitter, le professeur François Balloux, de l’University College de Londres, spécialiste de l’évolution des virus, s’est voulu rassurant. « Il y a des milliers de mutations du Sars-CoV-2 qui surgissent constamment, écrit-il sur Twitter. Le fait que quelques-unes aient été observées chez les visons ne changera pas les souches en circulation chez l’homme. Si ces souches étaient favorables à la transmission du virus vers l’homme, elles auraient déjà une haute fréquence », a-t-il avancé.

Pour le Statens Serum Institute (SSI), l’autorité danoise de contrôle des maladies infectieuses, « le virus muté n’est ni plus dangereux que les autres virus ni plus contagieux ». En revanche, et c’est ce qui inquiète, « des études préliminaires suggèrent que ce virus du groupe 5 présente une sensibilité réduite aux anticorps par rapport au virus non muté », indique l’institut. Le principe de précaution prévaut. Après les annonces du SSI, les 280 000 habitants de la région du Jutland ont aussitôt été soumis à des restrictions drastiques en vigueur pour un mois : interdiction de quitter sa commune, fermeture des bars et restaurants, mise à l’arrêt des transports publics… 

En Métropole, cette nouvelle menace ne suscite pas encore outre-mesure les inquiétudes. La plateforme française ESA (épidémiosurveillance santé animale), chargée en France de surveiller l’introduction de maladies nouvelles sur le territoire, estime qu’ « il n’existe aucune preuve de transmission du Sars-CoV-2 d’un animal domestique à l’être humain ».

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