Depuis quelques années, nous assistons à un véritable boom sur la voiture électrique, avec une croissance de ventes qui affole les compteurs. De nombreuses voies s’élèvent, surtout sur les réseaux sociaux, sur l’énorme pollution générée par la voiture électrique. Mais qu’en est-il exactement ? Fake news ou réalité concrète ?
Alors sans rentrer dans les détails point par point, commençons par synthétiser les nombreuses études faites sur le sujet : que nous disent-elles quasiment toutes ?
Alors oui, la voiture électrique pollue à sa construction, en particulier pour sa batterie. Dire que la voiture électrique ne pollue pas est faux. Mais de quoi parle-t-on ?
En équivalent CO2, à sa construction, le véhicule électrique représente un peu moins de 7 tonnes contre moins de 4 tonnes pour un véhicule thermique. Sur cet équivalent CO2, un peu plus de 3 tonnes sont consacrés à la batterie.
C’est à l’utilisation que les choses changent vraiment : en effet, un véhicule électrique n’émet pas de CO2 et sa batterie va consommer du courant électrique qui génère un peu plus de 2 tonnes de CO2. Par contre un véhicule thermique va produire plus de 18 tonnes de CO2, dont presque 16 dans les gaz d’échappement, le reste (2 tonnes) dans la production du carburant.
Le résultat est sans appel : en 10 ans (150 000 km), le véhicule thermique va émettre 22 tonnes d’équivalent CO2 lorsque le véhicule électrique va en émettre 9. Et si on comprend que ces gaz d’échappement polluants et nocifs pour la santé sont diffusés sous nos fenêtres (et donc dans nos poumons), alors il semble normal que se pose la question de l’intérêt du véhicule électrique. Et il n’est pas abordé ici le problème des NOx, hautement polluants et autres gaz tout aussi nocifs, pour les humains et pour la planète. Quand au recyclage, plus de 80% d’une batterie est recyclable, mais avant de rentrer dans ce cycle, une batterie récupérée dans une voiture électrique a encore 10 ans de vie supplémentaire pour servir de stockage électrique … et sans pollution supplémentaire !
Alors que les pistes d’amélioration sont faibles, voire quasi inexistantes pour les véhicules thermiques, c’est le contraire pour la partie polluante de la voiture électrique : la batterie. De nombreuses recherches laissent entrevoir des batteries de moins en moins polluantes tout en étant tout aussi efficaces. A cela, on peut aussi rajouter la production d’une électricité de plus en plus verte, avec le développement du photovoltaïque et de la biomasse, qui viendront remplacer les énergies fossiles.
La transition énergétique est inévitable et l’abandon des énergies fossiles se fera à plus ou moins long terme. C’est un fait. De nombreuses alternatives sont à l’étude, mais pour le moment, ne répondent pas aux besoins de la mobilité personnelle : l’hydrogène, biocarburants … chacune de ces solutions apportent leurs lots de contraintes : une quantité d’énergie importante pour produire de l’hydrogène (4 fois plus que le rendement) et une difficulté de stockage et transport, une quantité de biomasse non négligeable au détriment des cultures traditionnelles pour les biocarburants (cultiver pour faire de l’essence verte ?).
Dans ce domaine, il n’y a pas de solution miracle qui toute seule, serait LA réponse. C’est forcément un mixe de solutions qui pourra permettre une transition énergétique en douceur et le maintien d’une des libertés fondamentales : le droit de se déplacer.
L’hydrogène pour les transports lourds, comme l’avion, le transport routier ou ferroviaire ? Le biocarburant pour le maritime ? L’électricité pour la mobilité individuelle comme la voiture ou la moto ? Chaque solution contribuera à la maitrise des émissions de gaz et particules polluantes et toutes les solutions devront cohabiter.
La question n’est pas de savoir si on doit être pour ou contre … nous n’en aurons pas le choix, mais il s’agit de regarder les faits et les chiffres sans idéologie, avec un esprit critique (toujours), mais en s’appuyant sur des éléments factuels, loin de fake news et des effets de manches contre-productifs. S’informer reste une de nos plus grandes libertés, pour éviter que d’autres vous disent quoi et comment penser. Informez vous, recoupez les informations, écoutez ceux qui sont contre ET ceux qui sont pour, faites vous votre propre opinion avec de bons arguments, mais surtout, méfiez vous des discours idéologiques, trompeurs, qui sont parfois difficiles à deviner. Celui qui parle le plus fort n’est pas nécessairement celui qui a raison !