Retour sur le séisme qui a secoué La Réunion ce lundi 21 septembre. Vers 21 heures, un tremblement de terre d’une magnitude 4,4 a été ressenti. Les témoignages ont afflué dans les médias et sur les réseaux sociaux. Une septuagénaire de Saint-Denis raconte : « c’est la première fois que j’ai autant ressenti les secousses. J’ai déjà vécu beaucoup de tremblements de terre mais c’était impressionnant ».
Sur Twitter, l’Observatoire volcanologique du piton de la Fournaise a fait état d’un séisme d’une magnitude « mesurée à 4,4 sur l’échelle de Richter ». Ce tremblement de terre était « localisé à 27 kilomètres sous le niveau de la mer » et « à 22 kilomètres au nord-ouest de Saint-Denis ».
Beaucoup de chiens ont aboyé avant et durant le phénomène. « Les animaux sont assez sensibles à ce genre de phénomène, les animaux peuvent pressentir quelques instants avant le séisme », raconte un amateur de sismologie qui a un petit sismographe chez lui. Les vibrations ont pu être entendues dans différentes villes, notamment à Saint-Denis, à Piton Saint-Leu en passant par Grand Ile ou encore Saint-Philippe. D’ailleurs, une habitante de Saint-Philippe raconte : « j’ai entendu un gros bruit. J’avais cru que c’était un camion comme nous habitons non loin de la route ».
Des répliques sont-elles à craindre ? En 2018, vers le mois de mai, Mayotte avait été touchée par un « essaim » de séismes, avec plus de 800 micro-secousses enregistrées. L’épisode avait été exceptionnellement long avec des pics impressionnants, comme le séisme de 5,8 enregistré le 15 mai 2018. L’épicentre avait été situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Mamoudzou, dans la croûte océanique, au fond du bassin de Somalie (à 4 000 mètres). Didier Bertil, ingénieur sismologue au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), avait expliqué à La Croix la raison des fréquences récentes des séismes à Mayotte.
« Et toujours à l’est du continent mais au sud de l’équateur, il existe plusieurs fractures, notamment entre la côte du Mozambique et Madagascar. Hypothèse qui reste à vérifier: cette fracture provoquerait un début de cassure au niveau de l’archipel des Comores et donc de Mayotte, située entre le continent et Madagascar. On sait peu de chose sur cette zone géographique dont l’observation est récente car la sismicité y est considérée comme modérée par les chercheurs. Une secousse de 5,8 ne se serait jamais produite sur cette île. Les événements actuels dépassent ce que la communauté scientifique pouvait imaginer et vont l’obliger à une observation plus poussée », avait soutenu l’expert.
De ce point de vue, La Réunion qui ne se situe pas à une frontière de plaque tectonique mais en plein milieu de la plaque africaine – c’est-à-dire dans une zone de faible sismicité – sera relativement épargnée. Elle est classée niveau 2 sur une échelle allant de 0 à 5 concernant le risque sismique. Cependant, la fréquence des tremblements de terre incite à la prudence. Une sorte de « big one », à l’échelle de La Réunion n’est pas exclue. Le dernier séisme ressenti dans l’île s’est produit le 12 août dernier. Sa magnitude était de 1,9 sur l’échelle de Richter.