Nous oublions souvent la splendeur de la nature simple que nous offre La Réunion. Des reliefs sculptés par les forces des éléments, que ce soit le volcan à l’origine des escarpements les plus excentriques et l’eau qui se pressent des sommets vers les ravines et draine avec eux les terres arables des hauts de notre splendide péi.
Aujourd’hui nous sommes de plus en plus nombreux sur notre ce paradis, et nous oublions facilement que nous sommes tous issus de la terre et le fruit de la nature. De Santa Apolonia à La Réunion des nombreuses années s’écoulent, que penserait Diego Fernandez Pereira en voyant les 850 000 insulaires battre au rythme de notre île ? Nous oublions facilement qu’il n’y avait personne à La Réunion il y a 400 ans. Aujourd’hui c’est un combat quotidien pour se loger, travailler, vivre et survivre sur cet espace qui se restreint au fur et à mesure que la population s’accroît.
La nature humaine nous retient ici et nul part ailleurs car nous sommes le fruit de ce territoire unique en son genre. Nous avons en main le destin de notre île préférée, notre habitation permanente qui se transforme et mute d’année en année. Dans notre péi, dont le coeur est préservé encore pour quelques temps, certaines alcôves en périphérie comme la Ravine des Sables ou nous pouvons imaginer facilement Pieter Willemsz Verhoeff apercevant à l’identique la plage que nous pouvons fouler aujourd’hui.
Flacourt aurait été surpris par la volonté manifeste de vouloir creuser là ou la quiétude règne, ou le beauté est simple. Creuser c’est détruire, fouiller c’est anéantir ce que d’autres ont construit et sont venus chercher. L’île a surmonté la grippe espagnole il y aura bientôt 100 ans c’est une nouvelle épidémie qui s’empare du péi, une nouvelle fièvre qui contamine les plus faibles, les plus fragiles sont tout à coup envahi d’une furieuse envie d’avoir et de posséder. Ce n’est plus la route des Indes qui est la source de l’agitation mais une autre route dingue toujours dans la mer qui nous privera de quiétude pendant de nombreuses années à La Ravine des Sables.