Le projet Takamaka 3 est ambitieux. EDF, souhaite installer une unité de production hydroélectrique supplémentaire sur la rivière des marsouins en utilisant le débit de restitution de deux ouvrages préexistants. Cette eau serait ensuite canalisée vers un énorme bassin de stockage situé en plein cœur de la vallée de Takamaka (Piton papangue). De là, elle irait vers l’unité de production prévue sur la rive droite de la Rivière des Marsouins, après avoir été turbinée puis transitée par un « bassin de démodulation ». L’eau retournera enfin à la rivière à 11 kilomètres plus loin que son point de captage.
Pour les défenseurs de l’environnement, les manœuvres de contournement effectuées par l’Etat sur ce dossier sont révoltantes. En effet, un arrêté préfectoral de décembre 2015 permet à EDF d’installer une unité de production hydroélectrique sur la rivière des Marsouins. Pour le Mouvement des écologistes réunionnais, initié par, Lallemand Luc et Jevouchtak Christelle, « l’arrêté qui classe cette rivière en classe I en aval du projet, c’est à dire en dessous de Béthléem, est tout simplement révoltant et surtout classé sans intérêt en amont ».
Là où le bât blesse, la rivière des Marsouins fait partie du patrimoine des réunionnais avec sa faune la plus abondante de l’île. Béthléem est un lieu chargé d’histoire pour les Réunionnais en particulier les bénédictins. Pour le Mouvement des écologistes réunionnais, « construire une centrale dans ces lieux serait une atteinte à l’histoire de ce lieu et à la biodiversité ». L’association estime que l’autonomie énergétique de La Réunion ne doit pas être réalisée au détriment de la nature. Ainsi, elle demande à EDF « de revoir la conception de ce projet car il est inacceptable sous sa conception actuelle (…) et à la direction du Parc ou représentant du patrimoine mondial, à l’UNESCO et aux élus(es) qui sont sensibles à la protection de l’environnement d’intervenir afin que ce projet ne se fasse pas dans sa conception actuelle. »