Comment vivrez-vous votre confinement si l’environnement dans lequel vous vivez empestait ? C’est une double peine que subissent les habitants de Jacques-Bel Air, à Sainte-Suzanne. La situation dure depuis 10 ans, des odeurs perceptibles selon les témoignes jusqu’a la médiathèque Saint-Suzanne.
Pour les habitants, le plus terrible est quand la saison sèche survient. Dès que le vent se lève et prend la direction Nord-Est, une odeur nauséabonde et acre plane sur le centre-ville de Sainte-Suzanne. « En période de forte chaleur, il faut que nous ouvrions nos fenêtres, faute de climatiseur. Alors nous souffrons énormément », note un quinquagénaire. Le coupable est désigné et connu : le Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Bagatelle. Malgré les normes drastiques régissant l’enfouissement des ordures, les odeurs sont difficilement maîtrisables, surtout quand les camions déversent les déchets avant qu’ils ne soient traités et enfouis.
Malgré les protestations des habitants, la situation ne va pas s’améliorer, à moins que les modes de consommation ne changent du jour au lendemain. Les déchets des communes de la Cinor (Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne) s’ajoutent à ceux de la Cirest (Sainte-Rose, Saint-Benoît, Plaine-des-Palmistes, Salazie, Bras-Panon et Saint-André). Près 750 à 900 tonnes par jour, du lundi à samedi midi, sont entassés sur le site de Bagatelle. Entre 130 et 150 camions bourrés d’ordures ménagères y convergent quotidiennement. La fermeture de la décharge de Beaufonds, à Saint-Benoît, a obligé à procéder au doublement de la capacité de traitement et d’accueil du site.