Le coût de la vie en Outre-mer est un sujet de débat constant, surtout face à la réalité quotidienne des habitants de ces territoires. En moyenne, il est estimé que la vie dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM) est de 19 à 38 % plus élevée qu’en métropole. Mais pourquoi une telle différence existe-t-elle ? Cette disparité a des origines multiples et engendre des manifestations régulières, notamment en Martinique, où les récentes protestations ont débuté le 1er septembre 2024.
L’un des facteurs majeurs expliquant cette différence de coût réside dans le prix des produits alimentaires. En Martinique, par exemple, les aliments coûtent de 30 à 42 % plus chers que dans l’Hexagone, selon une étude de l’Insee. Cette différence est due en grande partie à la dépendance des territoires ultramarins aux importations. Les frais de transport, souvent plus élevés, sont répercutés sur les prix des produits de première nécessité. En outre, certaines denrées alimentaires, comme les fruits et légumes, doivent être transportées depuis d’autres pays ou continents, ce qui augmente leur prix d’achat.
La situation est exacerbée par un contexte d’inflation croissante dans les départements d’Outre-mer. En Martinique, une part importante de la population (environ 27 %) vit sous le seuil de pauvreté. L’augmentation des prix a donc un impact direct sur les budgets des ménages les plus modestes, qui peinent déjà à faire face à des dépenses de base. Cette inflation galopante est une source de frustration pour les habitants, qui se retrouvent à devoir dépenser des sommes beaucoup plus importantes que celles allouées à des produits similaires en métropole.
Cette différence de prix est un sujet qui est régulièrement mis en avant lors des mouvements sociaux. Le plus récent en date a été initié par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), qui réclame un alignement des prix des produits de consommation courante sur ceux pratiqués en métropole. Le 1er septembre 2024, des manifestations ont eu lieu dans l’île, dénonçant cette situation injuste. Les habitants revendiquent un soutien gouvernemental pour corriger ces déséquilibres et améliorer les conditions de vie dans les territoires d’Outre-mer.
Le gouvernement a pris conscience de l’importance de cette question. Des mesures ont été prises pour limiter les écarts de prix entre l’Hexagone et les territoires ultramarins, bien que les solutions à long terme restent encore difficiles à mettre en place. Une régulation des prix ou l’augmentation de la production locale pourrait être une des pistes à envisager pour réduire la dépendance aux importations et, par conséquent, les coûts associés.