La situation épidémiologique à La Réunion est inquiétante. « Actuellement, la situation sanitaire est des plus préoccupante. L’angoisse est palpable au sein de notre population. La crise sanitaire provoque, d’ores et déjà, ses effets économiques, de sorte que les Réunionnais font face à une baisse ostensible de leur pouvoir d’achat. Nos Aînés sont, quant à eux, de plus en plus isolés en raison des précautions prises pour les protéger au mieux du virus », explique Jerome Manicom dans son manifeste pour le retour d’une septaine obligatoire à l’arrivée à La Réunion. La pétition a rencontré un franc succès avec un peu moins de 12 500 signataires.
Il est peu probable que les autorités abondent dans le sens des signataires de la pétition. Le retour de la septaine serait perçu comme un recul, même si le préfet a indiqué régulièrement que des « décisions pourraient être prises ». Pour le tourisme, un éventuel retour de la septaine serait catastrophique. Depuis près de 6 mois, les chambres d’hôtels sont vides, même si la suppression de la quarantaine et du test obligatoire à l’arrivée étaient des mesures présentées pour relancer le tourisme à La Réunion après le passage de la première vague de coronavirus en France.
La Réunion est demeurée le seul pays acceptant des touristes dans notre région, néanmoins, les touristes ont boudé la destination. Le 15 septembre dernier, l’aéroport de Roland-Garros a communiqué sur sa fréquentation, voici un extrait de cette déclaration : « Dans le contexte exceptionnel de la pandémie de Covid-19, l’Aéroport de La Réunion Roland-Garros a accueilli 179 578 passagers pendant les mois de juillet et août 2020, chiffre en recul de 65 % par rapport à la même période de 2019. L’essentiel de ce trafic a été réalisé sur l’axe Paris-Réunion par les compagnies Air Austral, Air France, Corsair et French Bee ».
Le retour de la septaine pourrait donc prolonger la crise au niveau du secteur hôtelier. Néanmoins, il est aussi compréhensible que les Réunionnais s’inquiètent des répercussions du prolongement de la crise sanitaire sur le système hospitalier et social. D’ailleurs, l’auteur de la pétition soutient l’idée selon laquelle « la consommation touristique des Réunionnais qui s’élève à 654 millions d’euros en 2019 est supérieure aux recettes touristiques d’origine extérieure évaluées à 410 millions d’euros. L’angoisse grandissante des résidents locaux nuirait bien plus gravement au secteur touristique que la baisse de la venue des touristes à La Réunion qui, d’ailleurs, ne se risqueront pas à venir sur une île classée “rouge” ».