L’économie française subira une récession inédite depuis la seconde guerre mondiale. Elle devrait plonger d’environ 10% cette année, malgré une reprise «progressive» de l’activité à partir du troisième trimestre, selon une estimation publiée mardi par la Banque de France. Pour l’institution, le chômage, lui, pourrait atteindre 11,5 % à mi-2021, contre 8,1 % au second trimestre de 2019. Cependant, la crise aura lieu après la crise. Elle va surtout apparaitre à mesure que le gouvernement réduit la mesure massive de chômage partiel mis en place dès le mois de mars. Le taux de chômage s’élèverait à plus de 10% fin 2020, et grimperait jusqu’à un pic supérieur à 11,5% à la mi-2021, un niveau « au-dessus des précédents historiques», projette la Banque de France.
La situation sociale risque d’être extrêmement explosive dans les prochains mois, même si la Banque de France estime que les prévisions restent dépendantes de nombreuses incertitudes, et «l’arbitrage» entre épargne et consommation sera «essentiel pour le rythme de la reprise». L’institution prévoit que le taux d’épargne des ménages dépasse les 22% cette année et que la consommation recule de 9,3%. Avec des marges affaiblies et une activité au ralenti, les entreprises réduiraient de leur côté de 23,3% leurs investissements.La crise profite néanmoins à certains secteurs, comme le sport. « Il y a des secteurs qui ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant », confirme François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, mardi 9 juin sur Franceinfo. Les ventes de vélo ont explosé, les ventes de mobiliers de jardin et de piscines également. Cependant, ces secteurs ne pourraient pas tirer vers le haut l’ensemble de l’économie. La BdF juge qu’il est «probable que la montée attendue du chômage et le contexte global de forte incertitude continuent de peser sur les comportements d’achats».