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Le secteur du bâtiment est-il réellement en crise à La Réunion ?

Pour les professionnels du BTP, cette année a été très rude. Le long de 2016, les grèves ont porté un coup dur sur le secteur qui est déjà « en berne » comme les syndicalistes le stipulent. Pour les syndicats patronaux, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) et la Fédération régionale du bâtiment et travaux publics (FRBTP), la filière est « aux abois », à la merci des crises récurrentes.

Les chiffes tendent à leur donner raison. En 2015, 141 entreprises évoluant dans le secteur BTP ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Depuis 2009, les statistiques sont parlantes : 1 284 entreprises ont été ainsi liquidées. Pourquoi un tel déclin ? Les projets de construction aussi bien dans le secteur privé que publics se font rares. Et les entreprises doivent jouer des coudes pour ravir un ou des marchés. La hausse du coût des matériaux de construction entre également en jeu. Ils ont bondi jusqu’à 35% cette année. Selon les professionnels du BTP, les fournisseurs s’entendraient pour maintenir le cours très haut.

D’ailleurs, le 12 mai dernier, Ravate, Sermétal, KDI Davum, Arma Sud, C.Steinweg et Mer Union NV ont ainsi été sanctionnés à hauteur de 5 millions d’euros pour s’être répartis les marchés et avoir empêché le développement de leurs concurrents dans les secteurs des treillis soudés et des armatures métalliques. Devant cette situation, les entreprises sont acculées. Cyrille Rickmounie de la Capeb Ile de la Réunion s’était indigné : « Qu’est-ce qu’ils leurs restent comme choix ? Soit, ils meurent parce qu’ils sont au prix, mais ne décrochent pas de contrats. Soit, ils meurent parce que leurs prix sont bas au point qu’ils n’arrivent plus à tenir ».

Si les entreprises sont en difficulté, la réalité du terrain est sensiblement différente. Selon les périodes, les artisans ne connaissent pas la crise.  Aujourd’hui, il est ardu de trouver un maçon pour faire un « ti boulo ». Si on en trouve, la facture présentée est exorbitante et il faut prendre son mal en patience. La raison évoquée : ces petites mains seraient trop occupées à finir les maisons en vue de la période cyclonique. C’est tout le paradoxe d’un secteur qui n’en manque pas.

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