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Le paradoxe portois : une ville dynamique, un taux de chômage en flèche

Crever l’abcès. Le maire de la Ville du Port, Olivier Hoarau, a mis à nu les défaillances du secteur productif dans sa ville. Malgré le fait que cette municipalité soit très dynamique, le taux de chômage des résidents y est très important. Pour le Premier magistrat de la ville, il est urgent et vital d’agir pour que les Portois aient la possibilité de travailler dans les entreprises de la ville. En effet, les chiffres qu’il a avancés sont effarants. A3 000 personnes non-résidentes travaillent au Port tandis que 7 000 Portois travaillent dans les entreprises locales pour à peu près 2 000 entreprises qui s’y implantent.

 

Le Maire déplore qu’il y ait un phénomène de « ségrégation d’adresse », une sorte de délit de faciès appliqué au lieu de résidence du demandeur d’emploi. Ainsi, toujours selon l’élu portois, une personne qui apposerait l’adresse le Port aura nettement moins de chance de décrocher un poste. Pour renverser la vapeur une politique axée sur la qualification et sur la mise en réseau sera mise en œuvre. Elle prendra la forme d’une série d’ateliers auxquels participeront de nombreuses d’entreprises.

2 commentaires

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  1. Même si je met en doute la ségrégation d’adresse.

    La ville du Port est un bassin d’emploi et l’a toujours été depuis la décision de construction d’un port en eau profonde. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque le métier de docker consistait à soulever des milliers de sacs de 50-70 kg de la cale à la terre ferme.
    Cela nécessitait beaucoup de main-d’œuvre. A cette époque, à part autour de l’église Jeanne d’Arc, l’ancienne gare ferroviaire, et le centre-ville, et il y avait beaucoup de bidonvilles.
    Le Port – ou plutôt la pointe des Galets, c’est beaucoup plus explicite – pour l’implantation des installations portuaires et de l’industrie n’a que des avantages. Une plaine rocailleuse (une vraie plaine ce qui est rare pour la Réunion), non propice à l’industrie sucrière et à l’agriculture – facile à creuser et de l’espace. Des milliers d’hectares qui ne demandent qu’à être exploités. Au Port l’industrie – à la Possession et à Saint Paul l’agriculture (Piments – maraichage – … etc.). C’est pour cela aussi que la ville a été le foyer des premières revendications sociales – Léon de Lepervanche est issu de ses revendications. Il a été maire du Port.
    Paul Vergès – Maire du Port de l’époque – à tout de suite saisi les enjeux de la transformation de sa ville. Pas de politique ici, juste un rappel historique.
    La mairie appela des urbanistes pour l’organisation de sa ville. Résorption de l’habitat insalubre – le quartier Sacré-Cœur était encore un bidonville dans les années 90 – le travail sur point est plus que remarquable il suffit de remarquer le nombre de Z.A.C – Z.U.P – issue de cette époque.
    La maire demanda à l’ONF de s’implanter au cœur de la ville – ce qui en fait la ville la plus boisée de l’île – ce qui est paradoxal quand on connait la nature rocailleuse originelle de la plaine. Tout cela dans le but de refroidir le plus naturellement possible la ville – Création du parc Boisée – un peu sur le modèle de central parc à New York.
    La mairie organisa les différents quartiers de la ville. Les industries, les camions et toutes les nuisances engendrées à l’extérieur de la ville. Le cœur a été réservé à aux habitations. C’est une des raisons qui fait que la ville du port est une des moins embouteillés de l’île. La liberté était telle – il y avait de l’espace – que le but était de donner à la ville la forme d’une ancre. L’allée coco et le boulevard de l’Océan Indien pour les Pattes de l’ancre. L’axe – Médiathèque -Avenue Raymond Verges – pour la verge de l’ancre.
    Ce bref historique pour rappeler que la ville a toujours été une ville populaire, qui a su se sortir de difficultés – que le Port est une ville intelligente, pensée et ordonnée. Mais aussi d’expliquer pourquoi elle a cette réputation.
    J’ai quelques fois un peu marre de la mauvaise image de cette ville, elle est juste vue avec le filtre du « requin – survêtement -Oakley -scooter » . Ce n’est pas la majorité.
    Nous passons d’une industrie qui demande beaucoup de bras – à une industrie qui demande des ouvriers techniciens. Mais les bras sont toujours là. Moins d’emplois et émergence d’une classe moyenne – qui va vivre sur les hauteurs de La Possession. Des « favelas » émergent, les quartiers populaires se paupérisent.
    Aujourd’hui, on peut constater que le modèle des années 90 n’a pas du tout changé. Un portois, quand il a un emploi, pensera à quitter sa ville pour s’installer. Les hauteurs et les embouteillages le matin de La Possession peuvent en témoigner. Donc quand on dit qu’il y a ségrégation d’adresse, je ne suis pas sûr. La mairie, ne fait juste pas tout pour garder sa classe moyenne. Elle y gagnera en mixité sociale, et les chiffres annoncés seraient inversés.

  2. @MR excellent condensé de l’histoire de la ville, j’ai vraiment kiffé!
    Qui plus est, un article piquant de la part de zoréole (aprés di zot y aime pa’ piment) ; )
    sur un sujet toujours aussi récurrent.
    le fait est il n’y a qu’un slash qui sépare délit de faciès/délit d’adresse.

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